Cet article vise à partager les enseignements que nous avons tirés d’une étude des besoins à l’installation agricole menée ces derniers mois. Elle a pour objectif de comprendre quelles sont les difficultés à l’installation rencontrées par les porteur·ses de projet afin de mieux les accompagner dans ce processus.
L’étude a été menée auprès de 550 porteur·ses de projet ayant un projet d’installation agricole en France. Parmi elles et eux, 75% d’entre eux souhaitent s’installer dans les 5 prochaines années dont 35% d’ici fin 2021.
[Nous souhaitons attirer votre attention sur le fait que cette étude a été publiée sur une diversité de canaux – principalement digitaux: newsletters, réseaux sociaux, etc… – en majorité tournés vers une agriculture agroécologique. Il est donc important de garder ce filtre en tête et ne pas en tirer des généralités pour le monde agricole.]
Pour en savoir plus, vous pouvez télécharger gratuitement l’analyse que nous avons faite de l’étude menée auprès de 550 porteur•ses de projet.
Un aperçu de qui sont ces porteur-ses de projet
Des porteur·ses de projet...
…en reconversion professionnelle
Parmi les répondant·es 80% sont des porteur·ses de projet en reconversion professionnelle.
…accumulant une formation et une expérience professionnelle agricole
83% d’entre elles·eux ont déjà eu une expérience professionnelle dans une ferme.
Une grande majorité des porteur·ses de projet possèdent déjà ou s’engagent à passer un diplôme agricole. Parmi elles et eux 69% d’entre eux ont ou sont en cours d’obtention d’un diplôme agricole en vue de l’installation.
A quoi ressemblent leur projet de demain?
Une tendance aux projets diversifiés intégrant une activité maraîchère
Pour 78% des répondant·es, le maraîchage est l’une des productions envisagées sur la ferme. Parmi les ateliers de production complémentaires pouvant être envisagés on y retrouve l’élevage (principalement ovin, caprin, avicole et bovin), de l’arboriculture, de l’apiculture ainsi qu’une production céréalière. Ils souhaitent également développer des unités de transformation sur site, que ce soit pour les légumes et fruits, les céréales ou les produits issus des animaux d’élevage (lait, fromage, viande).
L’accueil pédagogique et l’hébergement à la ferme sont également des activités venant s’associer à l’activité de production.
Suivant un modèle agricole engagé pour la préservation de la nature
La grande majorité des porteur·ses de projet qui ont répondu à l’étude des besoins souhaitent s’installer sous un modèle agricole respectueux de la nature. 58% des répondant·es qui souhaitent s’installer en Bio et 54% en agriculture de conservation.
Des modes d’installation variés
60% des porteur·ses de projet de notre étude souhaitent s’installer à plusieurs. Au sein de ce groupe apparaissent 3 catégories : 23% envisagent de s’installer en couple, 8% en famille et 29% à plusieurs en hors cadre familial.
Achat ou location ?
67% d’entre eux ne possèdent pas de foncier agricole. 51% de ceux qui n’ont pas de foncier agricole souhaitent acheter un terrain.
Maintenant que nous en savons plus sur le profil de ces porteur·ses de projet, découvrons quelles sont les craintes et difficultés auxquelles ils font face.
Les difficultés et craintes rencontrées par les porteur·ses de projet
Les porteur·ses de projet estiment difficile…
1 - l’accès au foncier
60% des porteur·ses de projet rencontrent des difficultés quant à l’accès au foncier.
Pour les porteur·ses de projet ayant indiqué rencontrer des difficultés d’accès au foncier, cela peut s’entendre de différentes manières:
- La difficulté à trouver du foncier. Il s’agit ici non seulement de connaître la diversité des canaux de recherche du foncier mais également de trouver du foncier qui s’accorde avec les critères définis par la·le/les porteur·ses de projet en amont.
- La difficulté de financer le foncier. Pour une ferme moyenne de 60 hectares en France c’est près de 500 000 à 1 million d’euros à débourser pour l’achat des terres et des bâtiments attenants (sans compter l’investissement nécessaire pour les outils de production). Sans faire appel à des financements externes il est difficile pour les porteur·ses de projet de concrétiser leur installation.
2 - l’accès aux financements
Un deuxième défi est celui de l’accès aux financements. 54% des porteur·ses de projet estiment que cela constitue une problématique à adresser sur le court ou moyen terme.
Pour les porteur·ses de projet ayant déclaré qu’avoir accès aux financements était une difficulté, cela peut se comprendre de différentes manières.
- La complexité d’avoir accès à des informations concernant les financements potentiels. Chiffrer ses besoins et identifier quelles sont les pistes pour financer non seulement le foncier mais aussi les outils de production requièrent une bonne connaissance de l’écosystème installation transmission de sa région.
- Le processus d’obtention des financements est également un défi identifié par les porteur·ses de projet. Il est perçu comme long et complexe et impose souvent des critères de sélection stricts. Pour tous et toutes porteur·ses de projet qui souhaiteraient faire appel à des financements, renseignez-vous auprès de votre conseiller PAI pour voir quelles options seraient envisageables dans votre cas particulier.
Les porteur·ses de projet craignent…
… de ne pas pouvoir se payer correctement
La première crainte partagée par 44% des 550 porteur·ses de projet est celle de ne pas pouvoir se payer correctement.
…d’un investissement trop lourd
L’apport d’investissement du départ fait également peur à de nombreuse·x porteur·ses de projet. 42% déclarent craindre le fait de s’endetter lorsqu’ils se projettent dans leur projet d’installation.
Vous souhaitez en savoir plus sur les difficultés que perçoivent ou anticipent les porteurs de projet à l’installation agricole ainsi que les solutions envisagées pour y répondre, n’hésitez pas à télécharger gratuitement notre rapport de l’étude menée auprès de 550 porteur·ses de projet.