Horticulture : Créer sa ferme florale
Ont témoigné dans ce guide :
- Emeline, Ferme de Lescinquit (Finistère), installée depuis 2018 sur 1 hectare
- Lucie, Ferme de Kerveurzin (Finistère), installée depuis 2023 sur 3 hectares avec 5000m2 de cultivés et 700m2 sous abris
- Lydvine, Dâme des Champs (Drôme), installée depuis 2020 sur 6000m2 avec 1300m2 cultivés
- Félix, Ferme Florale Urbaine (région parisienne), installé depuis xx en région parisienne sur 1 hectare depuis 202
- Mathilde, Ferme les Messicoles (Marne,) installée en GAEC depuis 2020 avec 2000m2 cultivés en plein champs (double-activité sur la ferme : grandes cultures et fleurs coupées)
- Alice, Du Vent dans les bottes, installée en 2020 sur un terrain de 4 hectares dont elle utilise 8000m2 (surface cultivée : et 400m2 sous serre)
Seront abordés les sujets suivants :
- Le métier de floriculteur ou floricultrice : les tâches principales et les caractéristiques du métier, le rythme d’une année dans une ferme florale mais aussi les choix d’approches culturales et la rémunération.
- Les formations existantes pour devenir floriculteur ou floricultrice
- Les premières étapes et démarches pour créer une ferme florale (foncier, dimensionnement, budget, etc.).
- Une liste de ressources pour aller plus loin.
I. Le métier de la floriculture
A. Qu’est ce que la floriculture ?
La floriculture est une branche de l’horticulture qui consiste à produire et commercialiser des fleurs coupées. C’est-à-dire des fleurs fraîches ou séchées destinées à des bouquets ornementaux ou des installations florales.
Concernant les tâches à effectuer et les compétences à maîtriser, ce métier est similaire au maraîchage ou à la culture des plantes aromatiques et médicinales. La différence avec ces derniers se fait surtout à la récolte, au conditionnement et à la commercialisation des produits. La particularité de ce produit étant son exigence de fraîcheur, hormis les fleurs séchées et quelques fleurs avec une excellente tenue en vase, il vous sera impératif de vendre très rapidement (sous 2-3 jours) votre production sous peine de la perdre.
De la planification à la vente, il y a une grande quantité d’étapes à maîtriser. Sur une même semaine, on peut effectuer des semis et/ou des boutures en pépinière, préparer le sol d’une planche en plein-champ, désherber une planche sous tunnels, planter une série de mufliers, récolter plusieurs seaux de renoncules et surtout on passera du temps (toujours trop à notre goût) à gérer l’administratif et la commercialisation de nos fleurs.
B. Les qualités attendues en floriculture
Le métier est avant tout physique. Vous effectuez des tâches manuelles ou semi-manuelles (selon votre degré de mécanisation) et répétitives. Vous êtes également soumis aux conditions climatiques : pluie, soleil, vent, froid, chaleur. Tout cela est physiquement éprouvant et le premier enjeu est de savoir écouter son corps et en prendre soin car c’est votre outil de travail.
“C’est important de préparer son corps car les mouvements sont très répétitifs, il faut être musclé·e en amont, ce n’est pas le travail qui doit jouer ce rôle sinon on se blesse.” Alice, Du Vent dans les bottes
Votre corps n’est pas seul à travailler. Car le succès de votre ferme florale repose aussi sur de la stratégie et de l’optimisation : la conception de votre ferme, la planification des cultures, le choix des outils et des méthodes de travail, toutes ces décisions sont prises en partie dans une logique d’optimisation du temps de travail et de l’effort. Le but étant d’être la plus feignante possible ! C’est-à-dire de réfléchir à chaque geste pour le rendre plus efficace et moins chronophage. Le métier de floricultrice va donc vous demander du temps de réflexion et de planification, en général l’hiver.
“Un conseil : noter ses temps de travaux pour à la fois voir ses progrès, analyser où l’on peut faire mieux, mieux organiser ses journées et calculer un coût de revient pour se rémunérer correctement.” Alice, Du Vent dans les bottes
C’est un métier peu défriché en France, dans le sens où il existe encore très peu de ressources techniques francophones sur lesquelles s’appuyer pour construire et cadrer son modèle, surtout d’un point de vue technique. Notamment si vous voulez faire une ferme diversifiée de petite surface. Les ressources anglophones sont plus nombreuses. Cela implique donc une bonne dose de curiosité et beaucoup d’expérimentations pour trouver son fonctionnement idéal. Mais aussi un travail de documentation auprès de ses collègues productrices et via des ressources d’autres pays.
C’est une activité qui demande beaucoup de persévérance, vous passerez sûrement les premières années dans un doute permanent mais comme le dit Lisa Ziegler, floricultrice américaine avec 15 ans de métier : « Si vous n’abandonnez pas, vous y arriverez ! ».
Enfin, dernière caractéristique, qui va avec tous les métiers du vivant : l’observation et la patience ! Il faut évidemment savoir travailler vite, voir très vite, mais il faut aussi savoir s’arrêter pour regarder et noter les informations importantes sur le sol, l’état des plantes, l’avancée des semis, une éventuelle maladie, etc.
C. Le rythme d’une année sur une ferme florale
Le rythme de travail en horticulture et en floriculture est très marqué par les saisons : élevé (voire intense) en saison c’est-à-dire entre mars et octobre puis un peu plus calme de novembre à fin-février.
Le rythme dépendra beaucoup de vos débouchés, de votre situation géographique et de la surface sous tunnels que vous avez. Voici une idée de la répartition des activités au cours de l’année :
- De mi-novembre à mi-février, les journées sont courtes, mise à part quelques productions annexes, vous n’avez normalement plus de fleurs fraîches à récolter. Voici quelques activités qui occupent votre hiver :
- Le repos ! Le rythme devrait être moins soutenu, c’est le moment de prendre quelques semaines de vacances, des week-ends et surtout de bien dormir !
- Vous aurez sûrement encore quelques cultures sous tunnel à entretenir, gardez un oeil ouvert car c’est une période propice aux maladies.
- La planification de votre année à venir et la commande des semences et intrants qui en découlent.
- Les travaux que vous n’avez pas eu le temps de mener sur la ferme (rabâchage d’un tunnel, nouvelle irrigation, création d’un atelier, etc.). C’est encore plus vrai sur les premières années d’installation.
- La formation et la documentation sur les pratiques agricoles et floricoles pour rester à la page !
- L’administratif et la comptabilité.
- Si vous produisez des fleurs séchées, c’est le moment où la demande est la plus forte donc vous aurez une activité de commercialisation.
- La période de Noël est aussi un moment fort pour les couronnes et décorations végétales si vous avez choisi de les inclure dans votre offre.
- Dès mi-février on lance les premiers semis et en parallèle commencent les récoltes de tulipes, narcisses, anémones, renoncules ou freesias. L’activité reprend peu à peu !
- De mars à juin, c’est le tunnel de la saison.
- Vous allez semer, transplanter et préparer les planches tout en désherbant et commencer à récolter les semis d'automne, les bisannuelles et tous les bulbes de printemps. C’est une grosse ligne droite qui demande de l’énergie.
- Vous allez aussi commander vos bulbes qui seront plantés à l’automne (renoncules, anémones, freesias, tulipes, etc.).
- De juin à septembre :
- L’époque des grosses récoltes et souvent la gestion des chaleurs (et donc de l’irrigation).
- N’oublions pas aussi les différentes maladies ou ravageurs qui viennent jouer avec vos fleurs et avec lesquels il va falloir composer.
- Grosse période de commercialisation, surtout si vous proposez des offres pour les mariages. Début août si vous êtes en zone peu touristique et que vous vendez aux fleuristes il peut y avoir une baisse d’activité.
- À partir d’octobre :
- Le rythme de récolte a sensiblement baissé.
- Soins aux dahlias : soit pour qu’ils passent l’hiver en terre et au chaud donc mulchés, soit vous les déterrez, lavez, triez, stockez.
- Plantations d’automne : annuelles rustiques, bisannuelles, bulbes de printemps et vivaces.
- C’est aussi le moment pour ranger la ferme parfaitement, afin de tout retrouver facilement à la reprise !
“Mon conseil est de ne rien faire sur au moins un mois d’hiver. C’est flippant car la tréso baisse mais c’est essentiel pour tenir. Je me prends pas mal de remarques parce que j’ai décidé de ne pas faire de marché de Noël mais je sais que j’en ai besoin pour reposer mon corps et mon esprit. De toute façon avec mes enfants je n’ai pas le choix j’ai besoin de me recentrer sur ma famille. C’est ok de se reposer et de de ne pas tout faire.”
Alice du Vent dans le Bottes
D. Approche culturale : des fleurs bio ou non ?
Label bio
Ce titre est volontairement réducteur, l’approche culturale peut s’envisager de beaucoup de façons différentes. Cependant la question de la labellisation définira beaucoup d’aspects de votre production donc commençons par ça !
Partons du principe que vous allez cultiver en suivant les principes de l’agriculture biologique (pour faire court pas d’intrants de synthèses et des rotations des cultures), souhaitez-vous pour autant demander le label bio ? Au Collectif de la Fleur Française, même si les producteurs et productrices ont à cœur de préserver la biodiversité et les sols, le choix du label bio n’est pas systématique car ce dernier a ses avantages et ses contraintes.
Avantages d’être en agriculture biologique en floriculture :
- engagement politique et de société : plus il y a de fermes en bio plus cette dernière a du poids dans les décisions politiques et plus la bio est visible pour le grand public ;
- garantie pour vos client·es : cela dépendra beaucoup de vos débouchés. Emeline de la Ferme des Lescinquit sait par exemple qu’au marché de Morlaix, une partie de sa clientèle vient la voir parce que ses fleurs sont bio ;
- exigé par certains débouchés comme les magasins bio.
Contraintes du label bio en fleurs coupées :
- contrairement aux produits alimentaires, il est difficile de valoriser économiquement l’engagement en augmentant le prix de vente, notamment avec les fleuristes ou les grossistes ;
- obligation de traçabilité de tous les intrants utilisés sur votre ferme : même si vous avez les pratiques des normes bio (ou au-delà) le certificateur ne vous croira pas sur votre bonne foi (ce qui est normal !) et il vous faudra garder des traces de tous vos achats et pratiques pour montrer patte blanche ;
- obligation de semences bio avec possibilité de dérogation : la production de semences florales ou de plants bio étant très limitée vous allez devoir demander des dérogations sur le site Semae (vérifié ensuite pour le certificateur) pour beaucoup de vos achats et cela peut être chronophage ;
- coût de la labellisation : le coût dépend de la surface mais pour une ferme de quelques hectares il sera forcément compensé par le crédit d’impôt bio que vous touchez chaque année (4500€/an à partir du 1er janvier 2023 - Garanti jusqu’en 2025).
“J’ai choisi le bio sans le choisir. Je ne me voyais pas bosser autrement qu’en bio. C’est une philosophie de vie et convictions. Ce n’est pas une question financière. Je ne me voyais pas traiter. Si tu travailles correctement les fleurs sont de qualité égale et de tenues de vases égales qu’en conventionnel. J’ai voulu me labelliser pour pouvoir apporter cette garantie de non traitement et de respect d’un cahier des charges et pour m’engager dans la filière bio.” Emeline de la Ferme de Lescinquit
Encart - Zoom sur l’association Fermes florales bio
L’association Fermes Florales bio, née fin 2023, est une association de floricultrices et de floriculteurs suivant, au minimum, le cahier des charges de l’agriculture biologique. Elle regroupe aujourd’hui 21 membres, de la Bretagne à la Corse. Il est possible d’y adhérer à partir du moment où le certificateur est passé sur votre terrain, et ce même si vous êtes en cours de transition vers le label bio. Comme projet actuel on peut citer : un travail avec les semenciers bio pour agrandir le panel des fleurs coupées disponibles en bio et une communication avec l’INAO pour expliquer la réalité du bio dans la floriculture et demander des assouplissements de procédures au vu de la faiblesse de l’offre en semences et plants
Travail du sol ou non-travail du sol
Avant de semer ou planter quoi que ce soit sur votre terrain vous allez devoir préparer votre sol, en général cela se fait sur des planches de culture délimitées par des passe-pieds ou allées. Cela correspond à une grosse proportion du travail à effectuer au printemps.
Il faut bien avoir en tête que chaque manière de préparer le sol, à l’ancienne avec un labour profond, ou version « permaculture » en faisant une lasagne de couches carbonées et azotées aura des conséquences sur la structure du sol, sa fertilité mais aussi et surtout sur votre temps de travail. Et le débat est vif dans la communauté maraîchère de France entre les adeptes du MSV (Maraîchage Sol Vivant) qui prônent un travail minimal du sol et les défenseurs d’un maraîchage plus traditionnel (passage mécanisé d’un rotovator puis d’un cultivateur).
Nous nous garderons bien de donner notre avis, à vous de former le vôtre ! De nombreuses ressources agronomiques sont disponibles pour étudier le sujet, notamment celles de maraîchage. Sachez-juste que ce choix impactera plusieurs éléments de votre ferme :
- La quantité et le coût des intrants nécessaires pour la pratique (compost, mulch, matière organique diverses)
- Les investissements en matériel (le travail du sol demandant forcément une mécanisation)
- La planification de votre année (les timing et mode de préparation des planches sont différents)
- Potentiellement, le dimensionnement de votre ferme.
“J’étais partie sur un non travail du sol car j’y crois beaucoup. Ceux avant moi travaillaient le sol depuis 15 ans. La première année j’ai pu ne pas travailler le sol (en sachant que je n’ai pas créé de nouvelles parcelles et je suis partie des planches existantes). Sauf que j'ai un sol très argileux et après une année pluvieuse comme 2024 c’était compliqué de faire sans. C’est une question de temps aussi. À terme, j'aimerais bien ne plus travailler mon sol mais je vais devoir y aller au fur et à mesure. Dans les tunnels pour l’instant j’arrive à m’en passer. Un des enjeux est de réussir à bien gérer les engrais verts. Il ne faut pas oublier qu’il faut être rentable pour tenir sur la durée donc parfois il faut prendre le temps de mettre en place certains changements.“
Lucie, La Ferme de Kerveurzin
Mécanisation ou non ?
C’est la grande question de beaucoup de personnes se lançant dans la floriculture, surtout lorsqu’elles souhaitent rester sur une petite surface et limiter les investissements de départ.
D’un côté, la mécanisation vous rend dépendante d’intrants fossiles et nécessite potentiellement un emprunt ; d’un autre côté elle vous permettra peut être de préserver votre dos et votre santé physique et elle pourra multiplier votre champ d’action en vous permettant de voir plus grand sur la production et potentiellement ensuite sur l’embauche de personnes pour vous aider à la ferme.
Même en non travail du sol, un petit tracteur peut vous aider pour épandre le compost, transporter les récoltes, bouger les commandes, etc.
Le plus important étant de ne pas arriver avec des idées préconçues et de bien réfléchir à vos finalités de production et de revenu. Et ensuite de peser le pour et le contre de chaque solution. N’hésitez pas à échanger avec des productrices ou d’aller voir différents modèles en stage, cela vous donnera une vision moins théorique de plusieurs configurations qui existent dans les fermes.
Si vous décidez de vous mécaniser, renseignez-vous bien sur les différents modèles possibles (tracteur classique ou micro-tracteur) et sur les outils que vous voudrez utiliser. Car selon les outils, votre type de sol et la pente de votre terrain, il ne vous faudra pas la même puissance de tracteurs. De plus, de l’écartement des roues et de la taille des outils utilisés dépendra l’écartement de vos planches (en général 80cm ou 1,2m) et de vos passe-pieds.
“Je ne regrette pas du tout d’avoir pris le pari de la mécanisation depuis cette année. Au niveau ergonomie c’est beaucoup plus agréable, moins pesant pour moi. Ca m’a permis aussi de faire des successions de culture, ce que je n’arrivais pas à faire avant à cause du temps de travail que cela représentait. Le tracteur m’a permis d’être moins dépendante de la météo car comme cela prend moins de temps c’est plus facile de rattraper le coche loupé. En revanche, atteler le tracteur seule ce n’est pas facile et ce n’est pas ergonomique du tout pour certains outils. Ça me force à planifier beaucoup mieux mon travail en attelant pour un chantier de plusieurs planches et pas juste pour une.”
Alice du Vent dans le Bottes
“Je ne m’étais pas rendue compte que j’allais devoir mécaniser, j’avais un tracteur tondeuse qui faisait le travail pour faire de la manutention. L’état du sol pendant l’hiver hyper pluvieux nous a convaincu qu’il fallait quelque chose de plus puissant.” Lucie de la Ferme de Kerveurzin
E. Combien gagne-t-on en floriculture ?
Il est difficile de définir pour vous ce que sera votre rentabilité future. Elle va dépendre de la surface que vous cultivez et de l’objectif de votre ferme. Pour illustrer la diversité des revenus possibles, voici un petit échantillon des revenus de 23 fermes florales du Collectif de la Fleur Française en fonction de leur surface et année d’installation.
L’échantillon est trop petit pour sortir des vérités statistiques mais la première chose qui ressort c’est qu'à part une exception il semblerait qu’il faut plutôt miser sur un revenu entre 1000 et 2000€. Pour les fermes installées il y a plus de deux ans, le revenu médian est de 1300€ soit un peu moins qu’un SMIC net, le revenu moyen est de 1246€. Ce qui ressort également c’est que chiffre d’affaires et revenus ne sont pas corrélés au-delà de 20 000€ de CA et c’est normal ! Cela dépend du nombre de salarié·es mais aussi des choix et situation personnelles de chacun·e : réinvestir tout dans la ferme, habitat ou non sur la ferme, troc pour l’alimentation, etc.


II. Préparer l’installation : formation, démarches et réflexions
A. Comment se former en floriculture ?
La floriculture ne consiste pas à avoir « la main verte » ou « être douée avec les plantes », c’est un métier agricole qui s’apprend par l’expérience mais aussi avec un peu de théorie. Même si vous êtes un·e jardinier·ère experte cela ne suffira pas pour gérer une ferme florale avec succès. Pourquoi ? Parce que l’échelle et donc les méthodes de production et le travail d’organisation et de planification sont très différentes. Et parce qu’à l’exigence de production et de qualité s’ajoutent les enjeux de commercialisation et de rentabilité. Vous pouvez avoir les plus belles fleurs du monde, si vous ne les vendez pas, elles ne vous permettront pas d’avoir une ferme florissante.
La formation avant de se lancer est donc importante, voire essentielle. Tout dépend évidemment de votre point de départ : avez-vous une première expérience agricole ? Connaissez-vous le milieu agricole ? Soyez honnêtes avec votre niveau de connaissances et compétences réelles avant de choisir votre ou vos formations. Et d'ailleurs, une fois installé·e il est toujours bon de continuer à se former ! Par la lecture, les groupes de pairs, les formations courtes, etc. Il faut toute une vie pour apprendre ce métier !
Les formations en fleurs coupées sont quasi-absentes du référentiel éducatif du Ministère de l’Agriculture mais certaines formations diplômantes peuvent vous donner des connaissances très utiles dans cette pratique. D’autres formations privées pourront les compléter. Et enfin, reste la formation sur le terrain qui sera sûrement la plus importante pour vous !
Faut-il un diplôme pour s’installer en floriculture ?
Si nous insistons sur les formations diplômantes (c’est-à-dire vous délivrant un diplôme reconnu par le Ministère de l’Agriculture) c’est qu’elles sont les seules qui peuvent vous donner accès à la capacité agricole et à certaines aides (dont la fameuse DJA). La capacité agricole s’obtient via un diplôme agricole d’un niveau équivalent au bac, ce diplôme doit ensuite se compléter par une démarche auprès de la Chambre d’Agriculture de votre département (au Point d’Accueil d’Installation) où vous effectuerez le parcours 3P (Plan de Professionnalisation Personnalisé) pour valider la capacité agricole.
Vous pouvez vous installer sans diplôme et sans capacité agricole mais cette dernière vous donne un accès prioritaire à la terre (achat et location) et vous donne le droit à certaines subventions et exonérations fiscales.
La majorité des adultes en reconversion professionnelle optent pour un BPREA (Brevet Professionnel de Responsable d’Exploitation Agricole). Ce diplôme a été créé pour un public en reconversion. Il dure 9 mois en présentiel et à temps plein et 18 mois en formation continue à temps partiel (souvent à distance).
Le BPREA en horticulture ou maraîchage /maraîchage bio sera sûrement le plus proche de votre future activité. Notez-bien que ce diplôme vise à vous préparer à être chef·fe d’exploitation (avec des volets commercialisation et comptabilité), la partie technique n’y est pas forcément extrêmement poussée même si vous avez un volet agronomie qui est très utile pour bien gérer votre sol par la suite.
À noter que le centre de formation à distance Naturapôle Digital propose un BP RPLFFP (responsable de productions légumières, fruitières, florales et de pépinières) possédant deux modules techniques spécifiques à la fleur coupée avec un suivi par Hélène Taquet, présidente du CFF.
Pour une approche plus technique de la vie des plantes, de la gestion des maladies, etc, vous pouvez opter pour un BTS horticole. Il existe aussi un Bac Pro conduite de production horticole.
Si vous avez déjà de l’expérience en horticulture et/ou en floriculture ou dans un métier similaire (maraîchage, PPAM, pépinières, etc.) vous pouvez également faire une demande de VAE (Validation des Acquis de l’Expérience) pour un de ces diplômes cités plus haut. Il vous faut pour ça attester d’au moins un an d’expérience dans le domaine et construire un dossier assez conséquent afin de passer en commission. Vous pouvez vous faire aider par des accompagnateur·rices VAE pour monter le dossier. La commission validera la totalité ou une partie du diplôme que vous souhaitez obtenir.
Pour financer ces formations vous pouvez faire appel à Transition Pro (pour demander un congé de formation si vous êtes salarié·e), à l’organisme de formation auquel vous cotisez, au Pôle Emploi (pour des formations de moins d’un an) ou encore utiliser votre CPF.
Les formations non certifiantes
La floriculture manquant cruellement de formations certifiantes adaptées, d’autres options existent pour vous former. En voici quelques exemples. La majorité sont anglophones car les États-Unis et le Royaume-Uni ont été les pionniers dans le mouvement du Slow Flower.
En présentiel
- [France] Créer sa ferme florale par le CNPH de la Piverdière (Maine-et-Loire). Une formation hybride (distanciel + présentiel) de 6 semaines qui a lieu une fois par an et qui est finançable par le CPF. Cette formation est non certifiante mais le centre, réputé pour son savoir-faire horticole propose aussi un BPREA Horticulture.
- [France] Créer sa ferme florale par Les Jardins d’Olha. La formation a pour objectif de vous faire découvrir les étapes d'une installation agricole et les activités quotidiennes au sein d'une ferme florale. La formation dure 5 jours et a lieu trois fois par an dans les Pyrénées. Elle a le grand avantage d’être adaptée à la production et au cadre agricole français mais également d’allier de la théorie à de la pratique.
- [Royaume-Uni] Forever Green Flower Company propose des workshops d’une journée ou d’une après-midi avec une version floriculture pour débutant·es et une version plus avancée. Cel Robertson, la floricultrice et fondatrice de la ferme, met l’accent sur la durabilité des pratiques culturales pour l’environnement.
- [Royaume-Uni] Common Farm Flowers : formations en ligne ou en présentiel. Possibilité de mentoring individuel.
- [Royaume-Uni] Green and Gorgeous Flowers
En ligne
Ces formations ont l’avantage d’être disponibles n’importe où, n’importe quand et vous apportent une grande flexibilité. En revanche elles sont purement théoriques et vous le comprendrez vite, c’est sur le terrain que tous vos enseignements se concrétiseront. Essayez si possible de mettre rapidement en application ce que vous y apprenez, même si c’est un petit lopin de terre !
- [En français] Lancer sa ferme florale par l’Institut Jardinier Maraîcher. Formation lancée en 2024 et créée par Chloé de Floramama (Québec). Cette formation a le grand avantage d’être en français et finançable par le CPF. Chloé a une longue expérience en floriculture, cependant certaines informations sont valables surtout pour le climat québécois. C’est une bonne base si vous êtes débutantes sur les questions floricoles et elle vous donne accès à des outils de planification très utiles par la suite !
- [En anglais] Floret Online Workshop, un workshop de six semaines uniquement en ligne. Il a été créé par une des pionnières du Slow Flower aux États-Unis, Erin Benzakein et couvre les bases de la fleur coupée, de l’installation jusqu'à la commercialisation. C’est une des formations en ligne les plus connues sur le sujet. Inconvénients : la formation est relativement coûteuse, adaptée majoritairement au public américain (sur les questions de climat ou de fournisseurs) ; elle ne va pas non plus en détail sur certains éléments (les maladies et ravageurs, la vie du sol, etc.). C’est cependant une formation complète si vous avez peu de connaissances de départ, elle sera une bonne base pour la suite.
“La formation dispensée par Floret est très complète sur le sujet de la floriculture, avec une approche de projet très intéressante. La partie commercialisation est enrichissante - à relativiser cependant par rapport à notre contexte français, et encore plus en fonction du territoire de chaque porteur de projet. Le mix vidéos/cahier de travail est un très bon support, et le rythme de la formation peut être adapté en mode "intensif" pour travailler en communauté ou "extensif" lorsque l'on est occupé par ailleurs ; l'accès aux vidéos est donné à vie. La formation donne les clefs pour éviter de se poser trop de questions agronomiques et permet de démarrer sur des choix de culture et itinéraires techniques judicieux. La chaîne Youtube de Floret Farm donnera un bon aperçu de l'ambiance de cette très chouette formation, qui je trouve, vaut son prix.” Mathilde de la Ferme Les Messicoles
- [En anglais] Online Flower Farming and Business Schools, créé par Lisa Mason Ziegler pour The Gardener’s Workshop. Une série de cours en ligne sur des sujets spécifiques, chaque module est mené par des floriculteur·rices différent·es, tous·es expert·es dans leur domaine. Cela peut être très utile si vous avez déjà un peu d’expérience mais que vous souhaitez approfondir un sujet !
- [En anglais] The Regenerative Flower Network lancé par Jennie Love de Love’n Fresh Flowers (US). Au départ un réseau de partage d’informations sur la floriculture, Jennie y propose la possibilité de rejoindre chaque année une cohorte, un sorte de mentoring personnalisé d’un an en petit groupe pour accompagner dans la création ou la gestion d’une ferme florale. Encore une fois, le tout est plus tourné vers les spécificités d’une ferme florale aux États-Unis mais Jennie a une approche sur le sol qui peut vous être utile sous toutes les latitudes.
L’expérience terrain
N’importe quelle personne dans l’agriculture vous le dira, c’est sur le terrain que vous vous formerez vraiment. Il est évidemment important d’avoir une base théorique mais l’expérimentation et l’observation de la réalité est ce qui va vous faire passer au prochain niveau ! Il peut être tentant de foncer pour réaliser son projet, surtout si celui-ci est déjà un peu défini mais ne sous-estimez pas ce que vous pouvez apprendre dans une autre ferme,et ce même si vous ne souhaitez pas utiliser les mêmes pratiques. La floriculture est un métier de savoir-faire qui s'acquiert en observant, imitant et analysant les gestes et réflexes de personnes expérimentées. Cela vous permettra d’aller beaucoup plus vite et efficacement une fois installé·e. Plusieurs formes de terrain sont possibles.
Le wwoofing, souvent un peu moqué comme regroupant des idéalistes faisant des mandalas de permaculture dans la Drôme, peut être un moyen très efficace de vous confronter pour la première fois à la réalité de la pratique agricole. Si vous habitez en ville et n’avez pas grand contact avec l'agriculture, n'hésitez pas à commencer par passer deux, trois semaines dans une ferme pour observer la réaction de votre mental et de votre corps face à ce changement de rythme et de mode de vie. Cela n’a pas à être dans une ferme florale, le maraîchage, les plantes médicinales voire l’élevage vont vous confronter aux mêmes réalités. Pourquoi deux, trois semaines ou plus ? Il faut que vous ayez le temps de voir plusieurs situations, que vous alliez au-delà de l’euphorie d’une première récolte, que vous voyez les galères qui arrivent lors d’une saison.
Les stages sont souvent l’étape suivante pour engranger de l’expérience. Plus encadrés, il y a un engagement concret à de la formation de la part de votre tuteur ou tutrice via les conventions de stage. Il n’est toutefois pas évident d’avoir des conventions de stage longues. Le Pôle Emploi propose des conventions d’un mois maximum (le PMSMP). Certaines associations paysannes organismes de formation (les ADEAR ou CIVAM) peuvent vous permettre de faire des stages découverte dans le cadre de certaines formations. Enfin, les formations diplômantes type BPREA vous demandent en général de faire 8 à 10 semaines de stage pour valider le diplôme. Il est conseillé de rester suffisamment longtemps dans la même ferme pour aller au-delà d’une première analyse superficielle. Si vous pouvez, retournez à plusieurs moments de la saison pour bien saisir les enjeux spécifiques à chaque période.
Enfin les dispositifs comme les stages parrainage dans le cadre d’une reprise de ferme, le stage paysan-créatif des CIAP (Coopérative d’Installation en Agriculture Paysanne) ou les espace-tests ont été conçus pour des expériences terrain longues à faire juste avant votre installation effective. Ils vous permettront de vivre la réalité d’une ferme florale sur un an et pas seulement en pointillés sur quelques jours par semaine ou sur un mois ou deux. À noter : c’est aussi possible de faire le stage paysan-créatif sur son futur terrain et donc commencer à commercialiser dès cette période tout en ayant un soutien avec des formations et des tuteurs ou tutrices. Le rythme sera un peu intense en revanche !
Le salariat est une autre possibilité pour acquérir des compétences terrain. Et vous avez l’avantage d’être payé·e ! Il n’y a pas d’engagement de formation de la part de votre employeur cependant la répétition des tâches et l’observation du fonctionnement de la ferme vous fera rapidement gagner en efficacité et en productivité ce qui est très précieux pour la suite.
Si vous le pouvez, accumulez une ou deux saisons d’expérience en stage et salariat avant de vous lancer. Vous saurez davantage ce que vous souhaitez sur votre ferme et ce que vous ne souhaitez surtout pas ! Si c’est possible rendez visite à des fermes florales autres que celles de vos stages ou salariat. Il y a autant de systèmes de production que de fermes florales en France !
Il est aussi possible de se lancer sans formation et avec peu d’expérience, cela dépendra de vos objectifs et de votre caractère. Chaque floricultrice a un parcours qui propre qui lui ressemble
“Je suis inscrite sans la capacité agricole et je n’avais pas d’expérience Je faisais mon potager et j’avais des fleurs dans mon potager donc je connaissais les bases des gestes techniques. Je me suis tout de suite inscrite au collectif et j’ai beaucoup échangé avec les producteurs déjà en place. Cela m’a énormément appris pour la gestion des maladies, le choix des variétés et d’autres aspects techniques. Je savais qu’il fallait beaucoup expérimenter. J’ai beaucoup demandé autour de moi, je suis dans une région où il y a beaucoup de néo-paysans et cela permet l’entraide.”
Lydvine de Dâme des Champs
Avant d’appeler renseignez-vous sur les ressources disponibles sur cette ferme : est-ce qu’il y a un compte Instagram, un site web, un article dans la presse, un podcast ou autre qui peut vous donner les informations que vous allez demander ? La personne n’est pas là pour être un Wikipédia de la ferme florale et faire le travail à votre place.
Si la personne prend du temps pour vous, montrez que vous comprenez que c’est précieux. Par exemple, vous la voyez en face-à-face ? Invitez-là à prendre un verre ou à déjeuner. Il ou elle vous accueille sur la ferme ? Apportez un gâteau ou une petite attention.
B. Les démarches à l’installation
Où en sommes-nous ? Vous avez une bonne vision du métier, vous êtes formées et vous vous êtes frotté·es aux ronces et merveilles du terrain. Il est désormais temps de concrétiser votre rêve de ferme florale ! Nous allons partir du principe que vous vous installez sous le statut d’agriculteur·rice même s’il est possible de faire sans lorsque vous êtes sur des petites surfaces.
Dessiner le projet
Avant toute chose, et peut être en parallèle de votre formation et des expériences de terrain, prenez le temps de bien dessiner votre projet. Vous pouvez même vous faire accompagner pour cette étape, qui même si elle est théorique, a un vrai intérêt pour comprendre ce que vous souhaitez dans votre ferme et par où commencer.
La formation « De l’idée au projet » proposée en général par les ADEAR ou CIVAM de vos départements vous donne un cadre pour ce genre de réflexion. Nous vous conseillons même de la faire avant vos formations ou en parallèle car elle est surtout conçue pour un projet à ses débuts. Elle donne un espace pour explorer chaque dimension du projet (technique, économique, personnelle, éthique, géographique, etc.) et propose des outils pour appréhender la complexité de toutes ces dimensions.
Dimensionner la ferme florale
Pendant votre parcours à l’installation, que ce soit pour demander les aides type DJA ou pour faire un emprunt à la banque, il vous faudra un business plan pour votre ferme. Ce dimensionnement économique va énormément évoluer au fur et à mesure de vos avancées mais il est intéressant de le faire assez tôt. Dans ce fichier se cache des dizaines de décisions clés : les débouchés, le revenu espéré, la surface concernée, les investissements choisis, etc. Il sera donc un document guide très utile dans certains moments clés. Pour le créer vous pouvez également vous faire aider soit par des associations paysannes locales soit par la Chambre d’Agriculture.
Réfléchissez aussi si vous voulez employer des personnes ou non, c’est un élément important dans le dimensionnement économique et physique de la ferme ! “Avoir des salariées m’a permis d’être beaucoup plus organisée, j’ai dû prévoir en amont les journées afin que mes salariées soient le plus autonomes possibles. Ça me permet aussi d’aller au MIN deux fois par semaine en sachant que cela avance au champ en parallèle, c’est beaucoup moins stressant pour moi.” Alice du Vent dans les bottes
Il vous faut aussi dimensionner physiquement votre ferme : quelle surface cherchez-vous ? Cela dépend forcément de vos objectifs de commercialisation mais aussi de rythme et mode de travail. Souhaitez-vous embaucher des salarié·es ? Être mécanisé·e ? On conseille souvent de voir trop grand que trop petit car vous ne pourrez pas pousser les clôtures de votre terrain si plus tard vous souhaitez agrandir votre activité. Plus d’espace vous laissera aussi plus de marge pour faire des rotations de culture, des zones de jachères en engrais verts ou des espaces de biodiversité.
“J’étais déjà installée dans la Drôme avec un jardin de 6000m2 au total, mon projet a mis 2-3 ans à mûrir, avant je travaillais à l'hôpital. C’était confortable j’ai pu faire des essais. Aujourd’hui ça manque un peu d’espace pour faire des rotations notamment sous serre mais j’ai pas de possibilités d’agrandir en direct. J’ai un motoculteur que j’ai utilisé pour préparer les planches la première année et un voisin a un rotovator qu’il passe une fois tous les deux ans sur la partie annuelle ce qui me permet de mettre de l’engrais vert.”
Lydvine de Dâme des Champs
Vous pouvez aussi vous poser la question de l’agriculture urbaine, comme l’a fait Félix à l’époque, mais il faut bien réfléchir aux contraintes que cela entraîne “Nous avons démarré sur le toit d'un hôpital en ville, avec une surface de 1000m2 réellement cultivée. L'idée est belle, mais je ne crois plus en ce modèle, car beaucoup trop de contraintes logistiques. C'est épuisant. C'est la raison pour laquelle nous avons cherché un terrain en pleine terre pour continuer notre activité (actuellement 1 hectare).” Félix de Ferme Florale Urbaine
En dimensionnant votre ferme, vous allez aussi choisir votre gamme de produits : souhaitez-vous vendre uniquement des fleurs fraîches ? Compléter la gamme avec des fleurs séchées ? Vendre aussi des plants de fleurs ou des semences ?
“Pensez aussi aux fleurs séchées pour prolonger la saison. Personnellement, j'avais une grange parfaite pour sécher ainsi qu'un espace d'atelier "au sec", ce qui était plus simple à mettre en œuvre que des tunnels qui demandent de la main d'œuvre à l'installation, du terrain disponible et beaucoup d'irrigation. Je pense qu'il est possible de faire sans tunnels froids. J'ai par contre des petites serres pour ma pépinière car je démarre presque tout de semis.” Mathilde de la Ferme les Messicoles
“J’ai commencé par le maraîchage mais ce que je voulais vraiment c’était cultiver des fleurs. J’ai repris une ferme maraîchère avec un stage de parrainage avec vente directe, la clientèle était établie donc c’était logique de continuer l’atelier. Au fur et à mesure j'y ai ajouté des fleurs coupées. J’ai donc testé les deux en même temps sur une saison mais c’est ingérable en étant toute seule. Cette année je me consacre uniquement aux fleurs coupées.”
Lucie de la Ferme de Kerveurzin
Ces questions sont intimement liées à vos futurs débouchés mais aussi au terrain agricole dont vous disposez !
Trouver le foncier agricole pour sa ferme florale
Si vous n’en avez pas déjà un et une fois que vous avez une première bonne idée de votre futur projet (ou avant, rien n’est gravé dans le marbre), vous pouvez commencer à chercher un terrain. Cette étape risque de vous prendre un petit moment selon votre localisation géographique. Il faut savoir que les petites surfaces d’1 ou 2 hectares sont en général plus dures à trouver que les grosses fermes à reprendre de plus de 70 hectares.
Définissez vos critères en amont, ceux qui sont non négociables et ceux sur lesquels vous acceptez de tirer un trait si besoin, soyez précis·es sur votre zone géographique et lancez-vous !
Vous avez différents canaux pour trouver un terrain agricole :
- Le Répertoire Départ Installation
- Le site propriétés-rurales de la SAFER
- Le Bon Coin
- Les annonces du CIVAM, des ADEAR ou des associations paysannes
- Les groupes Facebook
- Les agences immobilières de zone rurale
- Les sites comme FEVE ou Objectif-Terres
Dites à tout le monde que vous cherchez des terres ! Vos proches, vos collègues, vos voisin·es, les agri du coin et les collectivités. Prenez rendez-vous avec votre mairie pour leur présenter votre projet, les communes ont parfois des terres qu’elles peuvent louer si le projet bénéficie à la collectivité. Ayez-toujours une petite présentation de votre projet sous le coude. Certain·es trouvent en faisant du porte-à-porte chez les agriculteurs·rices locaux.
Pensez potentiellement diversification, certains céréaliers ou éleveurs possèdent de grandes surfaces et pourraient envisager un atelier de fleurs coupées sur leur terrain sous certaines conditions (association, location, etc.). La fleur coupée est une production rentable nécessitant une surface limitée, c’est donc une culture attractive.
Préparez-vous bien aux visites de ferme et soyez rigoureux·se et systématique dans ce que vous regardez une fois sur place.
Ne prenez pas n’importe quoi ! Un terrain en zone N (Naturel) ou Ab (Agricole non constructible) peut vous mener à une impasse si vous ne pouvez pas y construire un tunnel froid ou y mettre un accès à l’eau. De plus, un terrain sans couche arable, très pierreux, extrêmement compacté ou avec une profondeur de sol inférieur à 20 cm sera difficile à valoriser et vous donnera des rendements faibles.
Si vous vous installez via la Chambre d’Agriculture, que vous êtes JA (Jeune agriculteur) ou simplement en primo-installation, vous avez des priorités d’accès sur les terres agricoles en vente ou en location.
Pour avoir une idée du coût du foncier vous pouvez regarder sur internet le prix moyen de vente dans le coin et vous pouvez estimer le prix de vente des terrains que vous visitez. Cela vous permettra d’avoir plus de pouvoir de négociation avec le cédant. Au-delà d’un hectare, la SAFER peut être saisie pour des prix de vente trop élevés (hors bâtiments).
“J’ai d’abord acheté une maison dans la région avec mon compagnon et j’ai ensuite cherché des terres pas loin, à 20 minutes de voitures maximum. J’ai eu de la chance parce que c’est allé très vite mais c’était quand même galère. Au départ, impossible de trouver un terrain nu donc j’ai regardé les fermes à reprendre. J’ai acheté le deuxième terrain que j’ai visité, j’avais vu l’annonce sur le Bon Coin mais j’en avais aussi vu sur Terre de Liens. Je regardais beaucoup le RDI de la Chambre d’Agriculture mais c’était surtout des grosses fermes. J’ai visité la ferme en pensant que la banque ne suivrait jamais et en fait si. Il faut savoir que la banque ne savait pas qu’il y avait un projet fleurs, m’aurait-ils suivie en sachant ça ? Pareil pour la DJA j’ai monté un dossier basé sur la commercialisation des légumes et non des fleurs. Il y a peu de données sur les fleurs pour monter les dossiers donc ce n’est pas évident.”
Lucie de la Ferme de Kerveurzin
“De plus en plus de collectivités lancent des appels à projet pour mettre en culture différents types de terrain, en zone urbaine, péri-urbaine et même en ruralité. Nous avons pu créer une première ferme florale dans le 19e à Paris grâce au programme Parisculteurs de la Mairie de Paris (comme nos consoeurs de Plein Air, Moulin de Longchamp, Fleurs de Sonchamp, Murs à fleurs, ...), et étendre la production sur un terrain de 1,5 Ha à Vitry suite à un appel à projet du Département du Val de Marne. L'avantage est de pouvoir louer du foncier à un prix très attractif dans des zones inaccessibles, mais il faut être vigilant : les terrains proposés sont parfois inadaptés à la culture ou sujet au vandalisme, les collectivités pas toujours sincères ou compétentes dans la démarche, les conventions d'occupation peuvent être précaires. A ce sujet, pour notre terrain à Vitry, le Département a proposé une période d'essai de 3 ans, à l'issue de laquelle un bail rural environnemental sera signé : c'est un juste milieu.” Félix de Ferme Florale Urbaine
Trouver des financements
Lorsque vous allez construire votre projet vous allez forcément à un moment buter sur la question du financement (ou alors vous avez beaucoup de chance !). Voici des options complémentaires à l’auto-financement :
- Les aides pour accéder au foncier. Des solutions comme celles de Terre de Liens ou de FEVE vous permettent de devenir locataire de la ferme (avec une possibilité d’achat au bout de 7 ans pour FEVE), cela vous évite de débourser une importante somme d’argent pour acheter le foncier. C’est surtout valable pour les fonciers de moyenne à grande taille.
- L’emprunt à la banque. Cela peut être partiellement un prêt d’honneur si vous vous installez via le parcours d’installation de la Chambre d’Agriculture et que vous avez plus de 40 ans. Sachez également que si vous demandez la DJA, l’emprunt sera facilité puisque le montant de la DJA servira de garantie à la banque.
“Des prêts d’honneurs sont également possibles via des organismes qui accompagnent la création d'entreprise, comme PIE (Paris Initiatives Entreprise), affilié à la BPI (Banque Publique d'Investissement).” Félix de Ferme Florale Urbaine
- Le financement participatif. Il peut être sous forme de dons ou de prêts pour les montants plus importants. En général, il sert à financer une partie de votre outil de production. Miimosa et Bluebees sont les principaux acteurs dans ce domaine. Une fois ce financement obtenu, il est plus simple de demander des prêts pour les projets vus comme trop atypiques par les banques.
- Les subventions. À ne pas négliger, surtout si vous êtes éligible à la DJA (première installation, capacité agricole et moins de 40 ans), cette dernière peut aller de 15000 à 30000€ en fonction de plusieurs critères (hors cadre familial, installation en montagne, installation en bio, circuits courts, etc.). 80% sont versés en première année d’installation (souvent après votre installation ne comptez pas dessus en trésorerie pour vos investissements) et les 20% restants en 5e année si vous avez rempli les conditions de la subvention (montant de rémunération par exemple). Elle exige entre autres que vous présentiez un plan d’entreprise sur 5 ans et que vous ayez une comptabilité. D'autres subventions existent, rapprochez-vous de la chambre d’agriculture, de votre département et de la région.
“Quand nous avons créé notre ferme, l'obtention d'un prêt bancaire n'a pas été simple, car nous n'avions aucune expérience dans la fleur coupée, et en 2019 la culture de fleurs en France était perçue comme une activité forcément non rentable J'avais heureusement suivi un cursus d'accompagnement à la création d'entreprise (via le BGE), ce qui nous a permis d'obtenir le soutien de Paris Initiative Entreprise (un réseau de création d'entreprise) qui se sont porté garant à 66% du prêt bancaire. Ce type de dispositif existe un peu partout en France, se renseigner auprès des chambres de commerce. Un soutien de fleuristes installés peut également aider à convaincre votre banquier que la demande est là.” Félix de Ferme Florale Urbaine
C. Choisir et étudier ses débouchés
Votre choix de débouchés va influencer énormément votre rythme et organisation du travail. Votre décision dépendra principalement de deux facteurs :
- Vos préférences et contraintes personnelles : appréciez-vous le contact client, souhaitez-vous ou pouvez-vous travailler le week-end, voulez-vous accueillir des gens sur votre ferme, êtes-vous matinale, etc.
- Votre zone d’installation : s’il y a d’autres fermes florales dans le coin vous allez sûrement essayer de proposer une offre complémentaire à la leur, si vous êtes près d’une ville avec un MIN il peut être intéressant d’en profiter,
“Les choses ont un peu changé ces dernières années, il y a moins de “place” qu’il y a 5 ans lorsque l’on s’installe et pas mal de gros marchés commencent à être occupés, surtout en Bretagne. C’est donc important de réfléchir soigneusement à ses débouchés !”
Emeline de la Ferme de Lescinquit
“Il faut déjà bien connaître son territoire avant de pouvoir évaluer les débouchés. Personnellement, chez nous en ex-Champagne-Ardennes, terre de grandes cultures, nous avons eu notre hectare de terre facilement (terres familiales) mais sans choix du secteur. Nous avons donc agrandi la surface cultivée au fil des années et du développement des débouchés que nous découvrions sur notre secteur (aucune ferme florale n'étant à proximité, donc aucun "modèle" de commercialisation donné d’avance). Le choix d'une région, d'un terroir, d'une clientèle (pro ou particulier par exemple) peut être le premier levier dans la réflexion d'une acquisition foncière.”
Mathilde de la Ferme les Messicoles
“En commercialisation n’essayez pas d’être partout. On sous-estime souvent le temps que cela prend et la charge mentale que cela représente. Il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier mais il faut aussi éviter de trop s’éparpiller. Et un conseil, lorsque vous faites votre étude de marché, allez voir les gens installés autour de vous ! N’ayez pas peur d’y aller c’est ce qui se fait déjà par simple courtoisie.”
Lucie de la Ferme de Kerveurzin
On peut diviser les débouchés en deux catégories, la vente en direct aux consommateurs ou la vente aux professionnels :
- Vente directe aux particuliers
- Marchés de plein-vent. L’avantage c’est que la clientèle vient déjà pour d’autres produits. En général la place à un coût soit à chaque fois que vous venez soit en abonnement et si le marché est prisé alors les bonnes places sont difficiles à obtenir ;
- Vente à la ferme. Cela vous demandera un effort de communication plus important pour rendre la vente visible, le mieux étant de s’allier avec d’autres producteur·rices du coin afin de proposer un panier de produits complets ;
- Système d’abonnements avec ou sans livraison. Celui-ci vous demandera de la logistique avec notamment un mode de commandes (internet, whatsapp) ;
- Prestation événementielle (mariages, baptêmes, deuils, etc;). Soit à récupérer sur place soit avec installation. Cela demande également un effort de communication sur vos différentes prestations ;
- Cueillette à la ferme. Moins répandue que pour les petits fruits, cette option vous demandera d’être présente et de bien briefer les cueilleurs et cueilleuses pour qu’ils respectent votre zone de production !
“J’ai proposé l’atelier cueillettes dès la première année pour pouvoir rencontrer mes client·es que je ne voyais pas puisque je vendais en magasin de producteurs. Cela me permet de faire visiter ma ferme et créer un lien avec les consommateurs. Ce n’est pas la majorité de mon chiffre d’affaires. Il y a un objectif pédagogique derrière, j’en profite pour parler de la filière, le pourquoi du bio. C’est quelque chose qui me tient à cœur.”
Lydvine de Dâme des Champs
- Vente aux professionnels :
- Vente directe aux fleuristes. Gros enjeu de logistique selon si vous proposez ou non la livraison. Il faut aussi bien cadrer le mode de communication. Certaines proposent des paniers de fleurs à la semaine aux fleuristes un peu comme le système de panier de légumes ;
“Je vends des paniers de fleurs hebdomadaires pour 5-6 fleuristes. Ce sont des paniers à 150€ dans lesquels je mets ce que je veux et ce que j’ai aux champs, en mettant entre 30-50 tiges de chaque chose et en changeant le plus possible chaque semaine. Ça m’impose d’avoir toujours au minimum 16 espèces en production au champ donc c’est un peu lourd en planification mais ça fonctionne plutôt bien. La plupart viennent chercher les paniers au MIN où je vends aussi donc c’est pratique.” Alice du Vent dans le Bottes
“Nous cueillons le matin pour livrer les fleuristes dans la journée à vélo (le plus éloigné est à 15km de la ferme). La veille, nous estimons les volumes de cueillette et les fleuristes passent commande pour le lendemain. Certains veulent choisir les bottes, d'autres nous donnent un montant de commande et nous choisissons pour eux. Les montants varient de 50€ à 200€, et en 2024 nous vendions en moyenne 500€ de fleurs par tournée (avec carriole). A terme, on pense pouvoir monter à 900€ par tournée. Travailler avec des fleuristes engagés est très agréable : on a des retours sur la production, on sent qu'ils aiment nos fleurs, et ils sont conscients de la réalité de notre métier.” Félix de Ferme Florale Urbaine
- MIN ( Marchés d’intérêt national) que vous trouvez dans les grosses villes type Nantes, Bordeaux, Paris, Lyon, etc
“Tous les MIN ne fonctionnent pas pareil. À Rouen, le MIN est géré par Agora et fonctionne avec une vente en ligne que les fleuristes passent chercher. On est deux fermes florales présentes sur place et on s’entraide beaucoup. C’est très fatiguant car on se lève à 3h deux fois par semaine pour y être à 5h et ensuite on enchaîne avec notre journée à la ferme. Le fait que les fleuristes viennent chercher une commande déjà faite fait que parfois on sert uniquement à compléter leur commande donc les quantités peuvent être petites. Ceci dit, en deuxième année on a commencé à voir nos ventes augmenter et les fleuristes faire appel à nous plus tôt dans l’année. Cette année j’ai changé le conditionnement, je ne vends plus que des ballots de 30 tiges pour être sûre que cela vaille le coup et qu’ils n’achètent pas juste 5 tiges. Notre saison explose à la reprise de la saison des mariages mais on perd aussi énormément de temps car on prend le temps de faire l’étude de projet et la commercialisation (lire les mood boards, préparer les devis, échanger avec le fleuriste). Je ne suis pas sûre que cela soit très rentable mais c’est le seul moyen que l’on a pour qu’ils achètent des fleurs françaises aujourd’hui. Un conseil donc : faites attention au temps de commercialisation et essayez de le valoriser un maximum, là on se retrouve personal shopper pour nos fleuristes événementiels. On est quand même contentes d’avoir notre place chez Agora et on aime travailler avec les fleuristes.” Alice du Vent dans le Bottes
- Vente aux grossistes
“Je travaille avec un grossiste depuis 5 ans. L’été il vient une fois par semaine depuis Rennes, cela implique qu’il faut garantir un certain volume, d’ailleurs on est plusieurs sur sa tournée. On envoie un listing de nos dispos avec nos prix et lui vient chercher les fleurs à domicile. L’avantage du grossiste c’est que ça me permet une vente en début de semaine puisqu’il vient le mardi. Sans ça j’aurais dû me trouver un autre débouché aussi rentable. Ils ont réussi à développer une clientèle de fleuristes qui attendent la fleur locale chaque année donc il y a une vraie demande même si nous ne la voyons pas spécialement évoluer. C’est nous qui fixons nos prix en restant raisonnable et en général il les accepte. Pour eux la fleur française est un bonus à proposer aux fleuristes, un extra qui donne de la valeur. Tu vends moins cher à la tige mais tu envoies plus de volumes ce qui implique que j’assure certaines fleurs en quantité car je sais que les grossistes vont les prendre. Il m’a fallu quelques années avant de savoir doser ! Soyez vigilantes car ils suivent aussi les tendances donc ne misez pas tout sur une fleur ; après il y a des constantes comme le lisianthus. Ils aiment bien les fleurs difficilement transportables à l’international comme le dahlia.” Emeline, La Ferme des Lescinquit
- Vente par correspondance. qui demande une logistique très particulière mais qui s’adapte bien à votre situation si vous êtes dans un lieu très reculé. Forcément plus simple en fleurs séchées qu’en fleurs fraîches ;
- Vente aux magasins (de producteurs, bio ou même aux supermarchés et épiceries locales). Le mieux étant l’achat-revente mais cela commence souvent avec du dépôt-vente !
“J’ai commencé par les magasins de producteurs parce que dans la Drôme il y en a beaucoup. D’ailleurs c’est un magasin de producteur qui m’a permis de me lancer en faisant 2 années de tests avant de m’inscrire à la Chambre d’agri. C’est du dépôt-vente avec 20% de commissions sur les bouquets. Je suis assez contente de ce débouché qui fonctionne ici car lié au territoire. En plus ils sont juste à côté de ma ferme donc c’est très pratique pour moi.”
Lydvine de Dâme des Champs
Il est essentiel de faire une étude de marché approfondie dans votre secteur d’installation : rencontrez les différents acteurs, allez sur les marchés, prenez contact avec les fermes florales déjà sur place et vous réussirez à identifier vos futurs débouchés !
D. Budgéter son installation
Lorsque vous allez dimensionner votre future ferme vous allez forcément calculer l’investissement nécessaire à votre installation. Si vous ne l’avez pas déjà, le gros de l’investissement sera votre foncier. Le reste concerne l’outil de production. Chaque budget d’installation est propre à chaque ferme donc nous ne pouvons pas donner de somme globale mais voici les éléments à avoir en tête pour calculer son futur investissement :
- Les infrastructures
- Tunnels froids - Ne voyez pas trop petit, les tunnels sont essentiels pour prolonger votre saison au printemps et à l’automne. Ils vous permettent aussi de ne pas trop subir les aléas climatiques (notamment la pluie). Même si cela reste des espaces de cultures “artificiels” donc plus sensibles aux ravageurs et maladies.
- Pépinière
- Zone de stockage couverte
- Bâtiment (bureau, stockage, salle de pause et atelier)
- Chambre froide
- Système d’irrigation (éventuel forage, bassin tampon, pompe, irrigation sous tunnels et en plein champ)
- Les outils
- Tracteur : cela peut être très variable entre l’occasion et le neuf et si vous vous dirigez vers un micro-tracteur ou un tracteur plus puissant. L’avantage du neuf étant la garantie.
“J’ai acheté un tracteur pas cher et assez vieux et c’était une bêtise, il n’a pas arrêté de tomber en panne et m’a coûté cher en réparations et en charge mentale. J’ai donc décidé d’en racheter un plus cher et en meilleur état, c’est tellement plus cool depuis !”
Alice du Vent dans les bottes
- Outils attelés
- Tondeuse
- Débroussailleuse
- Outils manuels (pulvérisateur, grelinette, râteaux, binette à roues, sarcloir, etc.)
- Les plantes vivaces
- Rosiers
- Dahlias
- Pivoines
- Arbustes à feuillages
- Éventuelles haies
- etc.
III. Pour aller plus loin
Lire
- 🇫🇷 Oser la ferme florale d’Hélène Taquet
- 🇫🇷Ma petite ferme florale d’Erin Benzakein (traduction 🇺🇸 )
- 🇫🇷Fleurs locales et de saison de Cindy Chapelle
- 🇨🇦Floramama de Chloé Roy
- 🇺🇸 Cool Flowers de Lisa Ziegler
- 🇬🇧The Cutting Garden de Sarah Raven
- 🇬🇧The Flower Farmer’s Year Book de Georgie Newburry
- 🇬🇧Gardening Grow-a-long de Zoe Woodward, des mini-guides payants sur des thèmes spécifiques (les semis d’automne, anémones et renoncules, etc.). Ils ne sont pas forcément destinés uniquement aux professionnels mais ils permettent l'approfondissement des connaissances sur certaines plantes en particulier.
- 🇺🇸 Discovering Dahlias de Erin Benzakein
- 🇺🇸 Specialty Cut Flowers et The Field Guide to Specialty Cut Flowers d’Allan M. Armitage
Regarder
- 🇫🇷La Ferme Florale de Camille de Caroline Breton - documentaire sur la ferme florale du Jardin de Veillac
- 🇺🇸Bloom & Gray - Chaîne YouTube de ferme florale
- 🇺🇸Bare Mountain Farm - Chaîne YouTube de ferme florale
- 🇺🇸Flower Hill Farm - Chaîne YouTube de ferme florale
- 🇨🇦You can’t eat the grass - Chaîne YouTube de ferme florale
- 🇺🇸Johnny’s seeds - Chaîne YouTube d’un grand semencier américain avec plusieurs vidéos techniques dédiées aux fleurs coupées
Écouter
- 🇺🇸No-till Flower de Jennie Love (USA)
- 🇺🇸Field and Garden de Lisa Ziegler (USA)
- 🇬🇧Let’s Grow Girls (UK)
Rejoindre
- Le Collectif de la Fleur Française - Ouvert aux porteurs de projet, fermes florales, fleuristes, semenciers et grossistes engagé·es en fleurs françaises. L’accès à l’espace de discussion réservé aux membres peut être très utile pour poser des questions aux autres productrices.
- Fermes Florales Bio - Réservé aux fermes florales installées sous réserve d’être certifié·e bio.
Le conseil de la fin : “Ne vous comparez pas, il n’y a pas deux exploitations horticoles pareilles ! Chacun son système ! Bien sûr c'est important de savoir pourquoi on fait certains choix et pourquoi mais sans se comparer aux autres.”
Alice du Vent dans le Bottes