Pourquoi faire un BPREA pour une installation agricole ?
Les compétences agricoles acquises
Les matières enseignées
L’objectif du BPREA est d’aller au-delà des compétences agricoles techniques, il est construit pour vous préparer à gérer une exploitation agricole. Et il a été conçu pour des adultes en reconversion n’ayant pas baigné dans le milieu agricole. L’enseignement purement agricole (agronomie, techniques culturales, conduite d’élevage, etc.) est certes présent mais il est loin d’être majoritaire.
Vous devrez valider 7 blocs en tout que nous vous traduisons ici en termes simples (les référentiels de diplômes n’étant pas toujours des plus transparents) :
- Agronomie et raison d’être : ce bloc est optionnel si vous avez le niveau Bac ou au-delà ;
- Organisation du travail et du système de production
- Bloc technique lié à la spécialité de votre BPREA (agronomie, itinéraire de cultures ou conduite d’élevage, geste technique, machinisme, etc.)
- Comptabilité et gestion
- Commercialisation et étude de marché
- UCARE 1 : ce bloc-ci et le suivant varient selon les établissements,
- UCARE 2
Bon à savoir : vous pouvez très bien effectuer vos 5 premiers blocs dans un centre de formation et vos UCARE ailleurs. Rapprochez-vous de votre futur centre de formation en amont de l’inscription pour connaître les UCARE qu’ils proposent. Une chose est sûre cependant, le BPREA seul ne suffira pas pour acquérir toutes les compétences agricoles nécessaires à l'installation ! C’est une première base.
L’expérience de stage
Au-delà des cours théoriques, il vous sera demandé d’effectuer des stages pendant 8 à 12 semaines selon les centres. Le rythme de stage dépend de chaque formation ; pour celles en présentiel c’est souvent lors de vacances scolaires.
Il est conseillé de faire un stage long dans une structure puis un ou deux plus courts dans d’autres structures afin de voir plusieurs modèles tout en ayant une expérience sur le temps long sur une seule ferme.
C’est à vous de trouver vos lieux de stage mais l’école peut vous faire bénéficier de son réseau si vous ne trouvez pas d’endroit où aller.
Comment obtenir son BPREA ?
L’évaluation est faite en 7 temps, un par bloc d’enseignement. Elle est sous forme d’oraux (en moyenne de 30 minutes) répartis sur la deuxième moitié de votre cursus.
Pour chaque oral, vous avez une présentation à faire puis vous répondez à quelques questions. La présentation a un lien avec le bloc évalué et votre lieu de stage ou votre futur projet (lorsque cela est possible).
Par exemple, pour le bloc 4, comptabilité, vous pouvez soit présenter un investissement fictif et ses conséquences sur la comptabilité de votre ferme de stage (bénéfices, emprunts, trésorerie, etc.) soit présenter le plan d’entreprise de votre futur projet (projet de ferme, bilan et comptes de résultats projetés sur 5 ans).
Pour le bloc 5, commercialisation, vous pouvez soit décrire le processus du lancement d’une nouvelle gamme ou d’un nouveau produit sur votre ferme de stage ou alors présenter l’étude de marché de votre future ferme.
Quel est le niveau d’un BPREA ?
Officiellement le BPREA est un diplôme niveau BAC. Si vous avez votre bac vous serez d’ailleurs dispensé·e du bloc 1 (pour des raisons assez obscures d’ailleurs car il comprend une partie agronomique qu’on ne voit pas en lycée général).
Le fait que ce soit niveau bac implique que l’on ne vous demande pas de faire des présentations ultra chiadées voire même il n’y a aucune attente spécifique sur le format du support de présentation à part qu’il doit exister. Ce que l’on vient vraiment évaluer c’est votre capacité à aller chercher les informations dans votre lieu de stage et d’en tirer des conséquences au niveau agricole.
J’ai été plutôt agréablement surprise de la bienveillance des jurys pendants les oraux. Ils ou elles ne laisseront pas passer des aberrations agronomiques ou techniques mais on sent que leur volonté n’est pas de nous piéger mais plutôt de comprendre nos raisonnements et s’assurer que l’on a compris les enjeux de base. - Marguerite
Les avantages pour le projet agricole
La capacité agricole
Lorsque l’on souhaite s’installer, une des premières questions que l’on se pose c’est bien : comment obtenir le statut d’agriculteur ou d’agricultrice ? Ce statut passe par l’obtention de la capacité agricole. Et cette capacité doit être obtenue avec un diplôme agricole.
C’est donc souvent la première raison vous poussant à faire un BPREA ! Une fois votre diplôme obtenu vous pourrez effectuer le parcours à l’installation, le parcours 3P, auprès du Point d’Accueil Installation de votre département.
Après ce parcours vous aurez officiellement votre capacité agricole (valable 3 ans) afin de vous installer. Quels avantages ? Un accès privilégié aux terres agricoles (vous êtes prioritaires pour l’achat et la location de foncier agricole dans le cadre de votre première installation) et un accès aux aides à l’installation notamment la fameuse DJA.
C’est également un gage de sérieux face aux banques au moment de demander un emprunt : elles savent que vous posséder un bagage de compétences agricoles.
Je vais être honnête, je n’aurai jamais fait de BPREA si je n’avais pas eu besoin de la capacité agricole. Surtout que je m’installe en floriculture et il n'existe pas de formations publiques dans ce domaine donc j’ai dû le faire en maraîchage. Cependant j’avais déjà une formation de maraîchage de 6 mois en poche et plusieurs saisons d’expériences en maraîchage et floriculture. Si je n’avais pas déjà eu ce bagage, clairement j’aurai eu besoin au moins du BPREA pour me lancer. - Marguerite
Des connaissances agricoles techniques
Sur le volet des apprentissages techniques et théoriques, les retours d’expérience sont souvent mitigés. Beaucoup disent que l’agriculture s’apprend sur le terrain. Ce n’est pas faux, des années d’observation, de partages d’expériences et de pratique vous donneront un bagage qui ne peut s’acquérir dans une salle de cours.
Cependant il y a des compétences agricoles clés dans la réussite de votre installation agricole qui nécessitent de s’asseoir à une table avec une feuille et un crayon (ou plutôt un ordi).
Notamment certains aspects agronomiques ou de gestion du cheptel : la compréhension des équilibres du sol, les calculs des rations fourragères, les calculs de fertilisation et d’amendement, la gestion de la génétique d’un troupeau ou encore l’estimation du chaulage.
Les risques de tout faire au hasard, au feeling ou comme on a vu en stage sont nombreux. On peut créer des déséquilibres dans le sol ou au sein de notre cheptel et potentiellement polluer sans le vouloir/savoir, par exemple en maraîchage en fertilisant à l’excès une parcelle avec du fumier sans calculer l’apport en nitrates.
N'étant pas issue du monde agricole, j'avais besoin d'avoir les fondamentaux sur l'installation et de la théorie en caprin et transformation fromagère. Je n'avais pas les compétences pour me lancer avant. À l'issue du bprea, j'étais plus sereine à l'idée de m'installer, en ayant déjà un beau panel de cartes en main - Manon
La comptabilité agricole, essentielle à la bonne santé de votre ferme, est plus compliquée à apprendre sur le tas une fois lancé·e que tranquillement en cours et sur votre ferme de stage.
Une fois installé·e vous aurez moins de temps et d’énergie pour vous pencher sur l’avantage de tel ou tel choix agricole sur votre EBE et donc sur votre capacité d’emprunt ou à votre capacité à vous verser un salaire décent ou juste payer vos annuités. Or c’est vital de comprendre sa compta pour faire vivre sa ferme sur le long terme !
Notre prof de compta était incroyable, c’est une agricultrice passionnée de compta et installée en ferme pédagogique et en poules pondeuses. Elle transmettait la matière avec beaucoup d’enthousiasme et avait à cœur de nous montrer pourquoi c’était utile de comprendre les mécanismes comptables quelle que soit la taille de la ferme. - Marguerite
Ce que vous retirerez de la formation dépendra beaucoup de la spécialité de votre centre, du formateur ou de la formatrice et des autres élèves avec vous en cours car c’est souvent le lieu de d’échanges d'expérience et de débats. Selon votre niveau de connaissances de départ ou vos formations précédentes, certains cours peuvent vous sembler superflus ou d’autres extrêmement intéressants !
Libre à vous de décider, avec l’accord du formateur ou de la formatrice, de faire autre chose pendant le cours : avancer sur votre projet par exemple.
La formation suit un référentiel élaboré pour tous les projets agricoles, des fermes-usines au micro ferme en permaculture. Alors forcément en fonction de votre projet vous ressentirez parfois des décalages entre vos convictions et vos objectifs et ce que l’on vous apprend. Le plus important est d’être bien conscient de cela en amont !
Dans la formation on insiste beaucoup sur l’aspect chef·fe d’entreprise et cela prend une grande place dans la maquette pédagogique. Évidemment que maîtriser la compta et son prévisionnel économique c’est indispensable mais on te décourage dès que ton dimensionnement ne rentre pas dans le moule (petit projet avec peu d’endettement). Et puis cela met fortement l’accent sur le côté gestionnaire de notre futur métier. On passe beaucoup de temps sur la commercialisation et la comptabilité et personnellement je n’en avais pas besoin donc je trouvais que cela manquait d’équilibre. - Valentine
De l’expérience agricole
Votre BPREA sera également un moyen d’effectuer facilement des stages puisque vous aurez une convention. Le stage est un moyen efficace de renforcer son expérience terrain. Surtout que si vous visez un modèle agricole bio, diversifié et sur petites et moyennes surfaces il est difficile d’y trouver un poste de salarié·e (surtout en maraîchage ou PPAM) et le stage vous permet plus facilement de pouvoir tester ces structures de l’intérieur. Or, l’expérience agricole de terrain est clé pour préparer son installation agricole ! Elle permet de confronter son rêve à la réalité et de voir plusieurs modèles en pratique dans le quotidien.
Un bémol cependant, le BPREA ne propose que 8 à 12 semaines de stage, c’est très peu pour acquérir de l’expérience. N’hésitez pas à compléter cela avec du salariat si vous en trouvez ou alors avec une année de stage Paysan Créatif proposé maintenant par de nombreux départements via les CIAP, cela vous permettra de vivre une année entière de stage tout en les complétant avec des formations dédiées spécifiquement à l’installation.
J’ai bénéficié d’une bonne expérience terrain grâce aux infrastructures et à beaucoup de visites organisées de fermes locales et les stages. La durée de stages est beaucoup trop courte (6 semaines seulement) mais j’ai été embauchée en tant qu’ouvrière agricole suite à mon stage et c’était parfait pour se former sur une saison complète avant de se lancer. - Valentine
BPREA en ligne ou BPREA en présentiel ?
Un nombre conséquent de personnes inscrites au BPREA le font en marge de leur activité professionnelle actuelle. Cela rend impossible le suivi d’une formation à plein temps et en présentiel.
Pour cette raison et grâce au développement des outils digitaux et de la visio, de plus en plus de centres proposent des formations à distance (formation FOAD, Formation Ouverte et À Distance) et dans certains cas, mais pas toujours, à temps partiel. Là encore, les modalités peuvent varier : quelle formation choisir entre BPREA à distance ou en présentiel ?
Avantages et inconvénients de la formation en ligne
Un BPREA à la carte
Une grande modularité de travail. Le plus grand atout du BPREA à distance est bien celui de la modularité. Cela dépendra du centre de formation et de leur organisation mais en règle générale c’est vous qui gérez vous-même le suivi des cours qui sont disponibles sur une plateforme. C’est très pratique quand vous travaillez en parallèle. Un bémol cependant certains centres ont des cours en visio qui demandent à ce que vous soyez présent·e à des heures précises.
La richesse des regroupements. La plupart du temps vous avez 4 à 7 semaines de regroupements qui peuvent nécessiter que vous preniez des jours de congé mais qui ont l’avantage de vous faire rencontrer vos camarades de promo et vos formateur·rices. Cela rend la formation plus concrète et cela motive pour les mois suivants. Cela permet aussi de faire des visites de ferme et de travailler ensemble des concepts agronomiques ou techniques plus pointus. C’est aussi l’occasion de passer les oraux même si dans certains centres il est possible de les passer en visioconférence.
Plus de liberté pour les stages. Concernant la période de stage, vous retrouvez le même avantage de flexibilité avec la possibilité de faire vos stages n’importe quand pendant la formation et même de décider de faire 1 ou 2 jours de stage par semaine pendant toute la formation. Cette dernière option vous permettra de voir l’évolution d’une ferme pendant toute une saison. Si vous souhaitez faire plus de stage que le minimum requis par la formation c’est également possible en fonction de votre disponibilité.
J’avais un emploi de floricultrice trois jours par semaine, c’était top pour moi de pouvoir choisir de travailler mon diplôme les deux jours restants que ce soit en bossant les cours ou en faisant des stages. De toute façon je ne me voyais pas retourner en cours 5 jours/5 pendant un an. Certain·es de mes camarades de promo ont même passé le BPREA en parallèle d’un emploi temps plein ! Ils annoncent 15 à 20h par semaine mais c’est hyper variable selon ce que tu veux retirer de la formation et ton mode de travail. - Marguerite
Un BPREA moins interactif
Moins d’échanges et de suivi. Revers de la médaille d’un diplôme à la carte, on ne bénéficie pas des avantages des échanges humains. On ne voit les formateurs et formatrices qu’une fois tous les trois mois et pendant très peu de temps ce qui peut rendre le suivi compliqué. On perd aussi la richesse des échanges avec sa classe en les voyant aussi peu. Or ce sont ces échanges qui peuvent contribuer à l’évolution de votre projet et de vos objectifs.
J’étais parfois un peu frustrée que l’on passe toutes nos journées de regroupement en salle de classe alors que le campus avait une ferme avec de l’élevage et du maraîchage. Certains profs nous y ont amenés pour voir concrètement ce qu’était un système d’irrigation et certains outillages mais on sentait bien qu’en présentiel on aurait le temps de faire plus de choses et surtout potentiellement d’avoir une parcelle test. - Marguerite
Peu d’activités pratiques. Les temps de regroupement étant souvent assez limités, on effectue peu d’activités pratiques et de terrain. En général vous ferez quelques visites de ferme au cours de l’année mais cela s’arrêtera là.
Une dépendance aux outils digitaux. Qui dit distanciel dit utilisation de plate-formes numériques. Ces dernières ne sont pas toujours très modernes ou intuitives et il faudra par moments s’armer de patience en cas de dysfonctionnement. Il est préférable d’être suffisamment à l’aise avec les outils informatiques avant de se lancer. Il faut aussi se préparer à passer beaucoup de temps derrière un ordinateur, pas toujours évident quand on se prépare à un travail d’extérieur !
Un besoin de rigueur et d’autonomie. Vous serez face à votre ordinateur la majorité du temps ce qui veut dire que seules votre discipline et votre capacité d’organisation rendront possibles le fait d’obtenir votre diplôme. Les 7 épreuves sont préparées avec beaucoup d’autonomie et cela sera à vous de vous assurer que vous avancez bien sur chacune et de solliciter vos formateur·rices si nécessaire.
J’ai trouvé ça vraiment dur de se motiver toute seule au cours de l’année en dehors des stages. Lire des cours toute la journée ça peut être un peu abrutissant. Je conseille vraiment d’anticiper au maximum les épreuves pour ne pas se retrouver la semaine précédant le dernier regroupement à devoir préparer 4 présentations pour les oraux ! N’hésitez pas à solliciter vos formateurs et formatrices en demandant des rendez-vous téléphoniques quand vous bloquez trop sur des sujets, ils et elles sont là pour ça. - Marguerite
Avantages et inconvénients de la formation en présentiel
Une formation plus intensive
Esprit de promo. Contrairement au BPREA en FOAD, en présentiel vous passez 10 mois avec vos camarades de promo. C’est l’occasion de créer des liens, de bénéficier des différentes expériences de chaque profil mais aussi de créer de l’échange et du débat sur certains sujets. C’est aussi l’occasion de rencontrer des potentiels associé·es ou juste des personnes avec qui travailler et avancer sur votre projet.
L’avantage du présentiel, notamment si l’on se forme dans sa future région d'installation, c'est de commencer à se créer un réseau agricole via les visites de fermes et des rencontres avec d’autres porteurs de projet de sa promotion. - Valentine
Un diplôme plus rapide. Les BPREA en présentiel sont à temps plein et se terminent donc en 10 mois contrairement au BPREA à distance qui est en général en 18 mois (parfois en 10 mois). C’est l’occasion d’avoir un diplôme plus rapidement et surtout ce sont des formations plus facilement finançables par France Travail.
Une année dédiée à cela. Si vous faites votre BPREA à temps plein, cela veut dire que vous allez y consacrer pas mal de temps et que cela sera sûrement votre principale préoccupation durant votre année. C’est du temps très utile pour approfondir votre projet d’installation au maximum !
D’ailleurs, c’est une année que tu voues à la construction de ton projet et c’est très précieux. Tu n’as pas tant d’heures de cours que ça donc tu peux en profiter pour lire énormément sur les sujets agricoles, visiter plein de fermes, faire des saisons, etc. Une fois que tu es installé·e c’est du temps que tu n’as plus ! - Valentine
Une formation plus diversifiée. En étant une année entière sur place vous avez plus d’occasions pour des enseignements pratiques : conduite de tracteur, travail du métal, visites de fermes, intervenant·es extérieurs; utilisation d’espaces tests qui vont enrichir l’enseignement et le rendre plus proche du terrain. Vous aurez aussi davantage la possibilité de co-construire la formation avec le centre en exprimant vos besoins et envies.
Un retour sur les bancs de l’école pas forcément évident
Une formation assez scolaire. Le BPREA est un diplôme au référentiel cadré et au fonctionnement fidèle au système éducatif français (bien que ce diplôme dépende du Ministère de l’Agriculture). Il faut donc être prêt à retourner sur les bancs de l’école en passant 7h assis sur une chaise dans une salle de cours tous les jours de la semaine. Certain·es le vivront très bien, d’autres moins, le tout est de bien se connaître !
La qualité de l’enseignement laisse aussi à désirer, mais peut-être que mon niveau d’exigence est trop important du fait de mon passif scolaire et professionnel. Malheureusement, peu de professeurs ont la fibre pédagogique et certain·es ne sont pas profs à la base et cela s’en ressent. Cela ne concerne pas tous les formateurs et formatrices mais au global j’ai été déçue par l’enseignement, je m’attendais à quelque chose de plus professionnalisant et qualitatif. - Valentine
Un calendrier non négociable. Le calendrier de formation est défini en amont et par conséquent les périodes de stage ne sont pas libres. Elles se situent en général autour des périodes scolaires, il n’est donc pas possible de choisir quand vous allez en stage. De même, vous ne pouvez pas décider d’aller en stage 1 ou 2 jours par semaine, vous devrez forcément faire des périodes complètes.
On avait en gros 3 jours de distanciel et 2 jours de présentiel par semaine. Le présentiel est indispensable pour échanger avec le corps enseignant et les autres inscrits qui ont tous des parcours différents. C'est très enrichissant. Le hic côté stage : pas de périodes de stage prévues au moment des mises bas des chèvres. - Manon
Comment choisir son BPREA ?
Critères de sélection (coût, durée, programmes proposés, etc.)
Le choix du BPREA est important puisque malgré le référentiel de base pour toutes les structures chaque centre adapte le programme en fonction des formateurs/formatrices, de l’historique du lieu et de la volonté de la direction.
- Spécialité : chaque BPREA un atelier agricole en spécialité, vous en trouvez en grandes cultures, en élevage ou encore en maraîchage. Il y en a même certains spécialisés en PPAM.
- UCARE : de même que chaque centre a sa spécialité, ils ne proposent pas tous les UCARE et certains très spécifiques ne sont proposés que dans un seul centre dans toute la France. Il faut bien se renseigner en amont ! En FOAD, le centre peut s’arranger pour vous débloquer l’accès aux cours en ligne même s’ils ne font pas eux-même l’UCARE mais ce n’est pas toujours possible.
- Durée des cours et des stages : certains BPREA se font en 10 mois (sauf exception tous ceux en présentiel et quelques-uns en distanciel) et d’autres vont jusqu’à 18 mois.
- Modalités d’enseignement : distanciel ou présentiel
- Combien coûte un BPREA ? Tous les BPREA ne coûtent pas le même prix. Selon si vous financez vous-même la formation ou si vous passez par votre CPF, la région ou un autre organisme financeur le prix ne sera pas le même, il sera plus bas en auto-financement mais comptez autour des 3000€/4000€.
- Réputation : comme dit précédemment les centres ne se valent pas. Certains ont décidé d’aller beaucoup plus loin que le référentiel notamment sur les questions environnementales et bien-être animal ou encore sur les sujets agronomiques. N’hésitez pas à en contacter plusieurs pour poser des questions sur les programmes et surtout essayez de contacter des ancien·es élèves qui pourront vous faire un retour direct sur leurs ressentis !
Où passer son BPREA ?
Toutes les régions voire même tous les départements possèdent un centre de formation où passer son BPREA. Cependant il n’aura pas forcément les caractéristiques attendues en termes de spécialité (et faire un BPREA maraîchage quand vous voulez être paysan-boulanger n’a pas grand intérêt) ou de modalités d’enseignement.
Voici une liste non exhaustive mais assez longue des centres de formation proposant le BPREA.
Où passer son BPREA en bio ?
Plusieurs centres se spécialisent en agriculture biologique. Nous pouvons vous en donner une petite liste mais elle n’est en rien exhaustive ! Il va falloir creuser sur internet car il n’existe pas de répertoire des BPREA proposant un enseignement spécialisé en agriculture biologique.
- Normandie (50) - CFPPA de Coutances - BPREA maraîchage bio - Présentiel/FOAD
- Bretagne (29) - CFPPA de Kerliver- BPREA maraîchage bio (présentiel)
- Bretagne (35) - Campus Théodore Monod (Rheu et Combourg) - BPREA en Maraîchage bio - Présentiel/FOAD
- Bourgogne-Franche-Comté (39) - Campus Montmorot - BPREA en Maraîchage bio/Paysan boulanger bio/PPAM bio - Présentiel
- Région parisenne (75) - École du Breuil - BPREA spécialisé “Fermes agroécologiques urbaines et périurbaines”
Concernant l’élevage, s’il n’y a pas de BPREA spécialité élevage en agriculture bio, certains centres proposent des UCARE allant dans le sens d’une agriculture plus durable avec prise en compte du bien-être animal (UCARE Soins phyto ou UCARE Système herbager). Renseignez-vous bien auprès des centres de formation !
Le BPREA n’est pas construit pour prendre en compte les enjeux climatiques, environnementaux et de transition agro-écologiques. Ma formation était dans une structure traditionnelle et il n’y avait pas de spécialisation en bio et le mot agroécologie a dû être prononcé trois fois durant l’année. Cela m’a permis de me confronter à la réalité du monde agricole, d’ailleurs je ne le fantasmais pas plus que cela et je suis restée assez discrète sur mes engagements qu’ils soient paysans ou féministes. Nous étions une vingtaine et une grosse part des élèves reprenaient des affaires familiales et des grosses fermes, notamment en élevage. - Valentine
J’ai choisi mon BPREA parce qu’il proposait une spécialisation en maraîchage bio. C’était assez chouette d’être tous et toutes d’accord sur ce principe de base et d’avoir des camarades de promo qui avaient le même engagement sur les questions environnementales même si les projets étaient très diversifiés. Les éleveur·ses de la promo étaient aussi plutôt tournés vers du système herbager et bio mais il y avait plus de diversité d’opinions. Ce qui est bien aussi, pour ne pas rester en entre-soi. Mais quand même c’est chouette d’avoir des cours qui partent du postulat du bio, qu’on travaille sur comment gérer les spécificités des ravageurs et maladies dans ce contexte. Que le bio ne soit pas juste une option possible.Il y avait même un UCARE permaculture qui était bien fichu, loin des clichés sur cette pratique et très focalisé sur les méthodes pour désigner sa ferme afin d’optimiser l’espace et le travail au maximum tout en respectant la nature autant que possible. - Marguerite
Comment financer votre BPREA ?
Outre l’autofinancement, plusieurs options de financement sont possibles pour le BPREA que ce soit à distance ou en présentiel. L’organisme de formation que vous souhaitez rejoindre a en général des informations concernant ces différents financements possibles. En voici les trois principaux :
France Travail : dans le cadre d’une reconversion professionnelle et sous réserve d’effectuer des démarches cohérentes au préalable (effectuer un stage découverte d’une semaine dans le domaine, faire une étude de marché, etc.) France Travail peut financer votre formation. Souvent il y a un critère de durée et une formation n’est considérée professionnalisante que si elle dure moins d’un an.
La région : cela dépend des programmes en place dans votre région mais des dispositifs existent pour financer les formations agricoles dans beaucoup de régions en France. Il faut que la formation soit diplômante et en général de courte durée (moins d’un an). Parfois cela se fait en duo avec France Travail.
Transition Pro : propre à chaque région, ce dispositif vous permet de demander un congé de formation si vous êtes en activité salariée (CDI ou CDD, temps plein ou partiel) au moment de votre début de formation. Il y a des conditions d’ancienneté spécifiques et vous devrez monter un dossier avec votre employeur (autorisation d’absence de votre employeur, lettre de motivation, étude de marché, démonstration de la pertinence de la formation, etc.) qui passera devant un jury. Transition Pro couvre les frais de formation et rembourse votre salaire à votre entreprise. De votre côté vous conservez un statut de salarié et avez une garantie de retrouver votre emploi en sortie de formation. Sachez que votre employeur ne peut pas refuser ce congé mais il peut vous demander de le repousser de 9 mois en fonction de l’activité économique de l’entreprise.
J’ai eu un financement Transition Pro et c’est une super opportunité. Mon conseil, prenez-vous bien à l’avance pour le dossier et faites le vérifier plusieurs fois par des conseillers Transition Pro. Il y a un budget limité sur l’année de financement donc c’est important que votre dossier soit bien calé. Parlez-en rapidement à votre employeur aussi, vous allez avoir besoin de lui ! - Marguerite
Conclusion
Le BPREA est un diplôme majeur dans le cadre de l’installation agricole des gens en reconversion professionnelle. D’autres existent mais celui-ci a été créé spécifiquement pour les adultes non issus du milieu agricole. Ce n’est pas juste un diplôme technique et il essaye de mobiliser d’autres compétences notamment celles de la gestion d’entreprise ou de management. Ce n’est pas non plus une préparation à l’installation agricole dans le sens où on ne vous parlera pas forcément de l’accès au foncier, du parcours à l’installation ou de la gestion des premières années.
Vous pourrez donc être frustré·e si vous arrivez avec des attentes dépassant ce qui est indiqué dans le référentiel. Il y a d’autres diplômes plus techniques comme les BTS qui pourront vous satisfaire d’avantage d’un point de vue agronomique. Quant à la préparation à l’installation vous pourrez trouver des formations comme celle de l’Idée au Projet souvent fait par les ADEAR ou le stage d’un an Paysan Créatif proposé par les CIAP qui sont complémentaires et davantage dirigées vers cet objectif.
Choisissez bien votre centre de formation car les cours varient énormément d’un centre à l’autre. Et réfléchissez à votre profil d’apprentissage : si vous détestiez être assis dans une salle de classe toute la semaine peut être qu’une formation à distance est plus adapté, inversement si vous ne supportez pas travailler seul·e devant un ordinateur, le FOAD n’est peut être pas la meilleure option !
Je suis quand même ravie de l’avoir fait, j’avais besoin de ce diplôme et ça m’a permis d’être embauchée à la régie maraîchère où je travaille aujourd’hui et de me donner un début de légitimité dans le métier. De toute façon je trouve ça très arrogant de se lancer en disant que l’on n’a pas besoin de formation. Oui cette dernière laisse à désirer sur certains plans mais cela ramène de l’humilité qui est nécessaire pour ce métier et cela permet a minima de faire des rencontres et rien que ça c’est chouette. Je ne l’aurai jamais fait en distanciel. Je conseille vraiment de se remettre le cul sur une chaise pendant un an pour passer ce diplôme ! - Valentine
Sur l’ensemble je suis contente d’avoir obtenu ce diplôme. Cela m’a permis de glaner pas mal de connaissances techniques de façon plus carrées que sur le terrain, notamment sur le plan agronomique. J’ai aussi bien apprécié l’esprit du groupe pendant les regroupements. Si je n’avais pas eu d’activités professionnelles, je l’aurai peut être fait en présentiel mais uniquement si j’étais convaincue par le centre de formation, c’est vraiment ça qui fait la différence d’après moi ! - Marguerite