L’élevage a-t-il sa place en agroécologie ?
L'élevage, souvent critiqué pour son impact environnemental, peut-il être compatible avec les pratiques agroécologiques ? Lors d'un récent webinaire, experts, acteurs du terrain et nous-mêmes avons discuté de la légitimité des projets d'élevage dans une perspective agroécologique.
Vous le savez et on l’entend beaucoup : source significative de gaz à effet de serre, production de méthane par les ruminants, besoins en terres pour la production de fourrage destiné à l’alimentation animale, pollution des eaux… L’élevage n’a pas bonne presse.
Cependant, il ne faut pas se limiter à ces métriques pour évaluer l'impact de l'élevage car tous les modes d’élevage ne se valent pas. Il faut surtout regarder le mode de production et comment l'élevage est conduit.
Des bénéfices agronomiques
Fertilisation des sols, préservation de la biodiversité…
Un système où les cultures et l'élevage sont intégrés permet une meilleure utilisation des ressources. Les animaux peuvent pâturer sur des terres non arables, et les cultures peuvent bénéficier des nutriments des déjections animales. Le pâturage tournant et régénératif peut améliorer la santé des sols, augmenter la séquestration du carbone et favoriser la biodiversité. Ces pratiques permettent de maintenir des prairies saines et d'optimiser la production de biomasse. Les herbivores, avec leurs fumiers riches en micro-organismes, peuvent améliorer la vie du sol plus rapidement que des apports végétaux seuls.
Dans le cas de Jean-Baptiste, installé sur la ferme de lou Arban, les vaches sont nourries avec des cultures issues de leurs champs, ce qui réduit leur dépendance aux intrants extérieurs.
Il est crucial de regarder les systèmes à l'échelle globale et systémique. La gestion intégrée de la santé des animaux dans les systèmes biologiques présente des avantages en termes de biodiversité et de résilience. Par exemple, l'élevage en agriculture biologique n'utilise pas de produits phytosanitaires ni d'engrais minéraux, ce qui réduit les pollutions et améliore la durabilité des pratiques agricoles.
Mais aussi économiques !
Les agriculteurs et agricultrices doivent constamment composer avec les aléas climatiques. Que ce soit des périodes de pluie excessive ou de sécheresse prolongée, ces conditions extrêmes peuvent compromettre une culture entière, rendant la récolte impossible et menaçant la viabilité économique des exploitations agricoles
L'élevage diversifie les sources de revenus des fermes, augmentant ainsi leur résilience face aux fluctuations des marchés et aux variations climatiques.
En conclusion...
L'élevage a sa place en agroécologie, à condition qu'il soit pratiqué de manière durable et intégrée.
En tant qu'investisseurs, porteurs de projet ou consommateurs, il est de notre responsabilité de soutenir des pratiques agricoles durables. L'élevage agroécologique présente des défis, mais aussi des opportunités considérables pour une agriculture plus résiliente et respectueuse de l'environnement.
Si le sujet vous intéresse et que vous voulez aller encore plus loin, vous pouvez revoir notre webinaire juste ici 👇