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Mis à jour le

12/12/2024

Actualités

Sujets Société

Comment soutenir les agriculteurs et les agricultrices ?

Pour autant, elle est face à plus de défis qu’elle n’en eut jamais. Un modèle à bout de souffle d’abord, hérité de l’après-guerre, qui appelle à être réinventé. Le réchauffement climatique, qui fait..

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Sommaire
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Introduction 

« L’agriculture est un dénominateur commun à l’existence de tout humain », note Sébastien Roumegous, expert en régénération des sols.

Pour autant, elle est face à plus de défis qu’elle n’en eut jamais. Un modèle à bout de souffle d’abord, hérité de l’après-guerre, qui appelle à être réinventé. Le réchauffement climatique, qui fait peser des contraintes sur tous types de cultures au travers de phénomènes climatiques extrêmes plus fréquents. L’érosion de la biodiversité, pourtant amie avec bien des cultures. Mais aussi l’évolution des mentalités des jeunes générations face au travail, à ses conditions et sa finalité.

Soutenir les agriculteurs est donc d’autant plus important que la pandémie, les sécheresses récentes et la guerre en Ukraine nous ont montré à quel point la résilience alimentaire internationale était un château de cartes et appris qu’il serait raisonnable de relocaliser nos productions nourricières en France. 400 000  agriculteur·trice·s font aujourd’hui de cette mission leur vocation. Comment les épauler concrètement au quotidien ?

Pourquoi soutenir activement les agriculteurs est-il clé ?

Pour leur offrir la reconnaissance qu’ils méritent 

Les métiers de l’agriculture ne sont pas un long fleuve tranquille. Pour Émilie Thouveray, éleveuse de chèvres à la Ferme des Cabrotins dans le Jura, ce sont des métiers de passion. « On ne compte pas nos heures. Depuis 3 ans que nous avons repris la ferme, nous n’avons pas pris de vacances. C’est une qualité de vie mais aussi des sacrifices. Je fais les marchés plusieurs fois par semaine. Les bêtes et le fromage n’attendent pas. Cela étant dit, c’est ce que nous aimons et nous travaillons avec joie ».

Dans ce quotidien bien rempli, ce qui plaît le plus à Émilie, outre de s’occuper de ses bêtes qu’elles connaît toutes, sont les retours de ses clients. « Nous avons reçu des médailles d’or, des prix. À chaque marché, nous n’avons jamais assez de fromage. Nos clients nous disent qu’il est excellent. Nous élaborons des recettes qui peuvent être dégustées par des gens intolérants au lait de vache, par exemple de la raclette et fondue au lait de chèvre, toute l’année. Voir le bonheur que cette alternative procure, c’est grisant », explique l’agricultrice. Preuve que consommer au plus près de chez soi en s’offrant des aliments de qualité et dire qu’ils sont excellents aux producteurs fait la différence. 

Pour valoriser le métier et confirmer la demande

En France, les personnes qui dédient leur activité à la terre et l’élevage sont environ 400000 . Elles seront près de la moitié de ce chiffre en 2030 si ce métier ne convainc pas les jeunes générations. En effet, d’après l’Insee, 55% des agriculteurs étaient âgés de 50 ans et plus en 2019 et 13% de plus de 60 ans. Avec une retraite à entre 62 et 67 ans, près de la moitié des exploitant·e·s agricoles actuel·le·s cesseront donc bien leur activité avant 2030. Or, si la demande pour des produits locaux, de saison et de qualité est là, de plus en plus de nouveaux agriculteurs souhaiteront s’installer. Notamment ceux que la presse dénomme les “néo-paysans”, qui se reconvertissent dans le secteur.

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Comment comprendre les problématiques liées à l’agriculture et le quotidien des exploitant.e.s agricoles ? 

La fresque agri-alim 

Avant toute chose, nous vous proposons de vous renseigner pour comprendre à quel point les enjeux de l’agriculture sont systémiques. Et ce qui pèse sur les épaules des exploitant·e·s agricoles, pour être d’autant plus empathiques avec elles et eux.

La Fresque du Climat est un jeu de carte doublé d’une discussion inventé par Cédric Grindenbach, ancien directeur général de Carbone 4, en 2019. Il consiste à replacer une série d’une quarantaine de cartes liées au climat dans un ordre, avec des liens de cause à effet, pour comprendre les découvertes du GIEC. Cet atelier participatif a fait des petits, et notamment la fresque Agri Alim, qui explique les enjeux de l’agriculture et la résilience alimentaire.

Elle peut se suivre en ligne ou dans votre ville. Son prix libre permet à toutes les bourses de participer et comprendre. Une fois la fresque suivie, si vous avez envie de devenir animateur·trice vous-même, la porte sera ouverte. Lancez-vous !

Quelques ressources sur les enjeux agricoles

Pour aller (encore) plus loin, nous vous conseillons ces quelques livres. 

Ces podcasts : 

Ces documentaires : 

Cette liste n’est pas exhaustive mais est un bon début.

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Comment soutenir les agriculteur.trice.s ?

Payer le prix juste pour les produits, en direct

Acte quasi militant dans une société où la part du budget moyen dédié à l’alimentation a baissé de 43% (de 35 à 20% du budget) depuis 1960 : vous pouvez choisir de payer le prix juste directement aux producteurs. Les hypermarchés les rémunèrent d’autant plus mal que ces enseignes veulent rester compétitives tout en se faisant une marge. Or, elles grapillent sur de quoi payer leurs charges (locaux, employés, électricité, publicité…) le prix du produit. Ce faisant, elles le rognent tant que les agriculteur·trices ne s’y retrouvent plus. Acheter directement à la ferme, au marché, en AMAP ou dans une boutique tenue directement par des fermier·e·s est donc une manière très efficace de soutenir les agriculteur·trice·s. Les professionnels que vous aurez en face de vous sont honnêtes : s’ils pratiquent les prix qu’ils affichent, c’est que ce sont ceux qui leur permettent de tenir leur exploitation à flots.

On entend souvent que l’alimentation est trop chère et en constante augmentation. Pourtant, sa part dans nos budgets est sous-évaluée. Alors même que le budget du français moyen a été multiplié par 4 depuis 1960, la part dévolue à ce qu’on mange a été divisée par 43%. Les produits issus de l’agriculture extensive non bios sont globalement moins chers (quoique… les prendre au supermarché, c’est payer une marge cachée importante !), mais ils posent de vraies questions sanitaires et éthiques. Peut-être qu’un moyen de faire baisser le coût de son panier est d’acheter directement aux producteurs, en bio ou agriculture raisonnée si possible, et d’augmenter la part végétale dans son panier. Bon pour la santé et pour la planète, quand on connaît l’impact de la viande, du poisson et des produits laitiers sur l’environnement.

Faciliter l’installation de fermes de sa région

Nombreuses sont les personnes qui font un financement participatif en s’installant, par exemple sur la plateforme Miimosa. Cela signifie qu’elles cherchent des fonds pour lancer leur exploitation agricole auprès des citoyens. Vous pouvez soutenir des projets qui vous intéressent et ainsi récupérer des contreparties : des paniers de légumes, des pré-commandes de viande ou fromages, etc. Cela permets aux exploitant·e·s d’obtenir l’agent pour débuter leur activité et ainsi proposer de beaux produits près de chez vous. Tout le monde y gagne, en somme.

Où soutenir ? Sur Miimosa, Blue Bees, AgriLend notamment, ou via les foncières solidaires telles que Fermes en vie.

Consommer des produits locaux et de saison

Moins il y a d’intermédiaires, plus vous rémunérez les agriculteurs·trices décemment. Voici donc quelques pistes pour se servir à la source, de manière simple et économique :

  • Fréquenter les marchés locaux (souvent tenus plusieurs jours par semaine) 
  • S’inscrire à une AMAP pour recevoir un panier de légumes local 
  • Commander en ligne des fruits et légumes de saison directement à un·e agriculteur·trice sur Crowdfarming (et ainsi soutenir des agriculteurs européens ; vous pouvez choisir dans quel pays)
  • Faire ses courses dans une boutique engagée : la Biocoop, Naturalia, la Récolte, Myiam ou les épiceries indépendantes de quartier 
  • En ligne, commander sur l’une des enseignes qui démocratisent l’accès au bio et au zéro déchets (ce qui ne gâche rien…) : Omie, Greenweez, la Fourche et l’Intendance notamment. 

Si vous le faites régulièrement, vous soutenez de manière très efficace l’installation d’agriculteurs·trices et vous pérennisez leur activité.

Valoriser les pratiques agricoles vertueuses 

L’agriculture régénérative permet de restaurer et d’agrader (améliorer) des sols parfois très abîmés. L’agriculture biologique et la biodynamie protègent des écosystèmes entiers (et notamment les insectes, nécessaire à la pollinisation de bien des plantes) afin de créer des synergies entre plantes, champignons et insectes/animaux.

En tant que consommateur·trice, vous avez la responsabilité et le pouvoir de valoriser ces modes d’agriculture — et d’activement boycotter les autres pour faire évoluer les pratiques. Certains labels, tels le Planet Score, qui précise le type d’élevage, le taux de pesticides présent dans le produit et le mode d'agriculture, facilitent l’accès à l’information. Encore faut-il y prêter attention !

Découvrir, expérimenter, s’installer ? 

Si vos recherches vous passionnent et que vous voulez tester le terrain, plusieurs options s’offrent à vous. Sur Wecando, Bienvenue à la ferme ou Oh la vache, vous pouvez passer un moment à la ferme. Grâce au woofing, vous pouvez mettre les mains dans la terre plusieurs semaines voire plusieurs mois. Et de là, pourquoi pas créer votre projet d’installation sur-mesure.

Soutenir en faisant preuve de nuance et tolérance

Nous l’avons vu, certaines pratiques agricoles sont plus vertueuses que d’autres ; elles peuvent être soutenues. Cela étant dit, la transition agricole ne pourra se faire que dans la collaboration et l’unité. Sébastien Roumegous, qui conseille des agriculteurs pour régénérer leurs sols depuis 15 ans, nous alerte sur l’importance de rester modérés. « Je vous invite à vous renseigner et à apporter de la nuance. Essayons d’avancer ensemble vers une nouvelle agriculture. Pour cela, le consommateur a un rôle clé : se documenter, choisir sur les étals la nourriture biologique, raisonnée et locale. Cela permet de forcer les chaînes alimentaires à aller vers ce qu’on souhaite… J’espère que nous éviterons collectivement de créer des clivages et des guerres de chapelles ; nous avons besoin de tous pour avancer ». 

Et vous ? Comment soutenez-vous vous les agriculteurs et les agricultrices ?

Aujourd'hui, il y a urgence à répondre au renouvellement des générations dans l'agriculture française. Le premier frein à l'installation, c'est le financement du foncier. En plaçant un partie de votre épargne dans la foncière LES FEVES, vous contribuez directement à acheter les fermes avec les jeunes agriculteurs. Vous investissez à partir de 500 € et vous devenez acteurs de la transition agroécologique.

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