Marguerite Legros

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Mis à jour le

31/10/2024

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Se reconvertir dans l’agriculture : quelle place pour le corps ?

L’agriculture se vit dans les articulations, dans les muscles, dans les ongles et sous les pieds. Dans les activités avec la terre...

Marguerite Legros

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31/10/2024

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L’agriculture se vit dans les articulations, dans les muscles, dans les ongles et sous les pieds. Dans les activités avec la terre et les bêtes, notre corps prend une fonction autre qu’esthétique, il devient un outil de travail de la plus grande valeur et la prolongation directe des projets que notre tête échafaude. Et lorsque nous sommes des reconverti·es d’un travail dit de bureau qui consiste à rester assis·e sur une chaise et à regarder un écran d’ordinateur pendant plusieurs heures d’affilée, la reconversion agricole peut être très brusque physiquement. L’effort permanent qu’elle réclame puise dans des réserves et cela bouscule les premières années.

Si l’on s’attend à un métier physique lorsque l’on se dirige vers une activité agricole, on a tendance à penser que cela se surmonte, surtout si on est déjà sportif·ve. C’est rarement un élément que l’on identifie comme une menace possible dans la réussite de notre installation, on se dit que l’on fera avec. Voici quelques témoignages sur le rapport au corps dans les premières années d’activités agricoles. Nous pensons qu’il est utile de vous faire entendre la voix de personnes nouvellement installées qui ont fait ou font ce chemin que vous vous apprêtez à arpenter. Si vous devenez agriculteur·rice, votre corps dans son entièreté deviendra votre outil de travail, en prendre soin, l’équiper, l’écouter et le préparer ne sera pas un luxe mais une étape indispensable à la pérennité de votre activité !

Clara, dans l’agriculture depuis 2020

“Je m’appelle Clara, j’ai 34 ans et je suis en reconversion professionnelle. Depuis un peu plus d’un an et demi j’ai entamé un parcours à l’installation agricole, je veux devenir chevrière. Dans mon ancienne vie, j’ai travaillé près de 10 ans dans la coopération culturelle en France et à l’étranger dans un job que l’on qualifierait « d’intellectuel », moi je dirais plutôt un job « de bureau ». Faire de la gestion de projets ou de l’enseignement c’est chouette mais concrètement, et physiquement, ça revient à passer la plupart du temps assise devant un ordinateur ou debout devant des élèves.

Comme moi, beaucoup de gens sont enthousiastes à l’idée de changer de vie, du retour à la terre, devenir paysan c’est un peu dans l’air du temps. On me demande souvent des conseils sur les étapes de la reconversion agricole. Avec maintenant un tout petit peu plus de recul, mon premier et unique conseil, c’est de commencer par se tester physiquement sur une relative longue période.

Avant de décider de faire mon BPREA, j’ai pris une année complète pour vivre et travailler dans une ferme. Que ce soit via le wwoofing, les stages, le service de remplacement, je pense que c’est nécessaire de travailler dehors et en mouvement, à temps plein, au moins une fois, et ce, sur toutes les saisons.

Je me considère comme quelqu’un de plutôt « en forme », je ne sais pas si je peux être qualifiée de sportive, mais je pratique le yoga assidûment depuis plus de 15 ans, je cours aussi régulièrement, je fais beaucoup de randonnée. Je n’ai pas de douleurs chroniques ou même jamais eu de problèmes physiques spécifiques. Bref, mon corps ne m’a jamais fait défaut et je suis considérée en bonne santé.

Les 3 premiers mois à la ferme, j’étais physiquement épuisée, je n’avais plus la force de me déshabiller pour prendre une douche ou de me faire à manger le soir. Que ce soit à cause de l’épuisement du travail de manutention effectué pendant la journée (transports de charges lourdes, bricolage, manipulation des animaux, etc.), de certains désagréments propres au travail en plein air (piqûres d’insectes, coups de soleil, allergies, etc.) ou des blessures liées au travail en mouvement permanent (se cogner, se brûler, se couper, etc.), ce que mon « corps de bureau » a subi ces premiers mois était extrêmement violent. Chaque nuit, je me réveillais à cause de la douleur dans les avants-bras et du fourmillement dans les mains. Mes jambes étaient couvertes de bleus et d’hématomes, mes mains étaient gonflées, rugueuses, endolories et crevassées. Je saignais toujours de quelque part, ça piquait, ça brûlait, ça grattait… l’enfer !

J’ai réalisé à quel point le travail que j’exerçais jusqu’alors avait ménagé mon corps. Il n’avait connu qu’un environnement douillet et confortable où il avait peu de chances de se blesser ou d’avoir vraiment mal.

Ensuite, une fois le choc physique des débuts passé, le deuxième stade a été de réaliser que j’avais finalement très peu de force et d’endurance. Être capable de faire du running ou du yoga, régulièrement et même assidûment, est loin d’être l’expérience du corps que l’on a sur une ferme. Tout est physique et tous les jours, qu’il vente, qu’il neige ou qu’il fasse soleil, ton corps est, et reste, ton premier outil de travail. Il est sans cesse en action. Petit à petit, ça vient, je deviens plus résistante mais je découvre encore et toujours des muscles insoupçonnés et de nouvelles douleurs. Après presque un an d’engagement, mon corps est encore mou et c’est un rythme qu’il faut être capable de tenir sur le long terme.

En définitive, je crois qu’avant toute chose pour travailler en agricole, il faut en faire l’expérience dans sa chair. Savoir si on a envie de vivre dans ces conditions et de faire subir cela à nos corps ramollis par le confort de notre vie d’avant. Si tu as envie de te lancer, vérifie bien que ton corps est d’accord avec ce qui n’est, pour l’instant, qu’une idée d’un esprit qui se croit vaillant.”

Clara est en cours d’installation en élevage caprin. Elle a effectué plusieurs stages à la Ferme Bacotte (que l’on a reçu en webinaire). Vous pouvez suivre ses pérégrinations et réflexions sur instagram (@une_idee_ferme).

Clara avec son élevage caprin
Clara en garde, le vent, l’orage qui menace et les chèvres.

Nina, dans l’agriculture depuis 2020

“Après une dizaine d’années passées à travailler dans le milieu physiquement exigeant de la restauration, je pensais que j’avais la couenne assez dure pour bifurquer vers l’agriculture. Aujourd’hui, avec quelques saisons de maraîchage dans les guiboles et une année comme responsable d’un atelier poules pondeuses, je doute de mes capacités physiques sur le moyen-long terme. Ce que je n’avais pas vraiment anticipé, c’est l’impact des intempéries sur mon travail et mon humeur. Porter des seaux et récurer un poulailler avec un vent à décorner les bœufs ou sous des trombes d’eau, ça n’a pas le même goût qu’une promenade vivifiante au bord de la mer. Travailler dehors, ça veut aussi dire supporter le froid cinglant en hiver, la fournaise des serres en été, les journées où le vent souffle en continu et les semaines grises et pluvieuses où pas un rayon de soleil ne paraît.

J’ai passé ma première vingtaine d’années les fesses sur les chaises des salles de classes, comme la plupart des enfants de ma génération. Peu préparée à solliciter mon corps tous les jours de l’année, les premiers temps sur une ferme furent plutôt rudes. Mon corps commence tout juste à se mettre au diapason et à développer les muscles qui me permettent d’effectuer les tâches quotidiennes sans me faire mal. Je finis pourtant souvent mes journées rincée comme il faut et juste à point pour aller me coucher. Un puissant somnifère, le travail physique au grand air!

Je ressens d’autant plus aujourd’hui une profonde admiration pour celles et ceux qui travaillent avec la terre et le vivant, qui l’ont fait depuis des millénaires. Je comprends aussi mieux cette génération de paysans fatigués qui a cédé aux appels du pied des banques et de l’agro-industrie. Mon jugement est moins dur, plus empathique. C’est toujours plus facile de théoriser depuis une salle de classe chauffée et confortable que de s’engager complètement dans l’effort et l’inconfort pour produire de la nourriture pour les autres. “

Nina est aujourd’hui responsable de l’atelier poules pondeuses à la ferme GonneGirls (retrouvez leur webinaire ici). Retrouvez-la sur instagram (@ninafuego)!

Nina avec ses poules
Nina, dehors par tous les temps avec ses poules.

Yannick, dans l’agriculture depuis 2020

“Après avoir travaillé des années vissé sur un fauteuil devant un ordinateur (j’étais ingénieur), je peux témoigner que devenir paysan maraîcher ne se fait pas en un claquement de doigt sur le plan physique. Le travail de maraîcher est physiquement exigeant et moins on se mécanise, ce qui est mon cas, plus c’est exigeant. Mon approche consiste justement à mécaniser le moins possible, à me confronter aux difficultés physiques (et au temps disponible aussi) pour ensuite progressivement réfléchir à l’ergonomie des outils et « mécaniser » au plus juste.

Concrètement, cela fait maintenant un an que je suis en cours d’installation et j’ai déjà perdu 12 kg. J’avais un peu de marge (1m77 et 85 kg) mais j’ai clairement fondu. Pourtant je mange plus qu’avant et mon appétit s’est clairement accru. Petit-déjeuner copieux (alors qu’avant je ne buvais qu’un café) et goûter sont désormais de rigueur, ce qui est très loin d’être désagréable. Côté sommeil, les premières semaines ont franchement perturbé mon équilibre. Habituellement petit dormeur (environ 6h par nuit), au début je tombais de sommeil très tôt (22h-23h), avec l’impression de ne plus avoir de force pour faire quoi que ce soit. Depuis, il semble que mon corps se soit habitué car je suis revenu sur mon rythme précédent et je n’ai plus aucune difficulté à enchaîner mes journées avec des activités le soir.

Un an seulement, et déjà trois frayeurs tout de même. La première c’est de m’être retrouvé avec le dos complètement bloqué durant tout un week-end. J’ai eu peur que cela soit grave et suis resté un moment dans l’incertitude, mais une séance chez le kiné m’a tout de suite rassuré. Il s’agissait en fait de courbatures un peu violentes sur des muscles courts, proches des omoplates et auparavant peu sollicités, ce qui a entraîné des contractions dans tout le haut de la colonne, m’immobilisant en position couchée avec de très fortes douleurs. De manière générale, les courbatures dans différentes parties du corps étaient fréquentes au début mais se sont bien vite atténuées après quelques mois de pratique. Le corps se muscle et s’habitue.

Une deuxième douleur a également été assez gênante. J’ai planté une centaine de fruitiers et qui dit planter des arbres dit aussi faire des trous. J’ai donc creusé, creusé et encore creusé durant quelques jours. Aucune courbature alors mais soudainement une douleur est apparue au niveau des côtes sur mon flanc droit. Tendinite des muscles intercostaux à force de pioche. Vous ne saviez pas que c’était possible d’avoir une tendinite dans cette zone ? Moi non plus. Mais impossible de mettre un seul coup de pioche supplémentaire durant plusieurs semaines. Que ce soit pour le dos ou pour les côtes, ce n’était que le résultat d’un corps trop peu habitué à l’effort mais aussi un manque d’habitude. Il est important de se ménager et d’éviter les efforts trop répétitifs en diversifiant les activités le plus possible. Après, parfois il faut avancer.

La troisième frayeur s’est produite lorsque je me suis tailladé le dos de la main avec mon couteau en déballant une livraison de matériel. La plaie était profonde mais bon, j’avais prévu une trousse de secours avec désinfectant, bandage et sparadrap. Alors hop hop hop on nettoie, on couvre et on se remet au travail … jusqu’à ce que mon poignet se bloque, un peu au début puis de plus en plus. Une nuit passe, une nouvelle journée et pas d’amélioration. Direction les urgences. Ça n’aura été finalement que l’inflammation liée à la plaie mais mon poignet est resté douloureux plusieurs semaines. Bref, tout cela ne se fait pas sans heurts et demande tout de même quelques précautions.

S’il est une partie du corps qui en revanche met plus de temps à s’habituer ce sont les mains. Même après un an, il m’arrive encore d’avoir des courbatures aux mains et des cloques même si la peau s’endurcit peu à peu d’une épaisse couche de corne en certains endroits. Si vous espérez garder les mains douces, ne faites pas maraîcher. Idem pour les ongles pleins de terre, inévitable même avec tout le savon et tous les coups de brosse à ongles du monde. Il faut s’y faire.

Maintenant, reste à faire attention et à bien prendre soin de moi pour éviter ce qui est probablement le plus dérangeant, les douleurs persistantes liées aux efforts dans la durée parce qu’idéalement, j’aimerais bien ne pas être concerné. Là il n’y a pas de secret : toujours mettre un point d’honneur à l’ergonomie (outils adaptés et bons gestes et postures), diversifier les activités en changeant régulièrement durant une journée et surtout, d’éviter au maximum les efforts lorsque cela est possible (un tracteur c’est quand même pas mal des fois).

Aujourd’hui, même s’il m’arrive encore de rentrer fourbu de ma journée, je suis bronzé, musclé et rien n’est plus enthousiasmant et satisfaisant que d’observer mes légumes s’épanouir dans une ferme qui s’embellit un peu plus chaque jour.”

Yannick est maraîcher en régie municipale en Indre-et-Loire. Vous pouvez suivre ses aventures et celles de sa compagne Valentine sur Instagram (@unefermeintention).

Mains de Yannick, maraîcher
Les mains de Yannick ne mentent pas 🙂

Marguerite, dans l’agriculture depuis 2019

“En juillet 2018, j’ai effectué ma première expérience agricole chez un maraîcher cévenol. C’était la période des récoltes. Et après quelques jours, mon corps au réveil demandait grâce. Pourtant, j’étais très sportive : vélo de course, handball, trail longue durée étaient dans mes habitudes quotidiennes. J’arrivais donc dans cette expérience avec la morgue de quelqu’un qui pense que son corps connaît l’effort et l’endurance. Que nenni, pendant 10 jours je me réveillais tous les matins avec les ischios douloureux et contractés au maximum, je boitais les 15 premières minutes de la journée avant de réussir à chauffer à nouveau mes muscles. Cependant mes réflexes de sportives m’ont aidée à m’adapter, à appliquer les bons réflexes d’étirements, d’échauffements et d’hygiène de vie (la base hein : boire de l’eau et dormir !).

Quatre ans et deux opérations du genou plus tard (pour des raisons non agricoles) je me rends bien compte que c’est indispensable pour moi de mettre toutes les billes de mon côté si je veux que mon corps tienne le choc de l’activité agricole. En fait, j’ai vite compris que si l’on avait l’impression de faire un job physique toute la journée et que ça pouvait remplacer le sport pour se maintenir en forme, on faisait surtout les mêmes gestes à répétition. Et que, comme pour toute activité sportive, pour que le corps ne se blesse pas, il fallait le préparer à ces gestes en faisant du renforcement musculaire et des activités d’étirements (yoga, pilates, etc.). J’ai aussi pris l’habitude de faire les mêmes échauffements en début de journée que je faisais pour mes matchs de handball. Alors oui, on se sent un peu bizarre à faire des ronds de bras et des squats sur son terrain mais bon, qu’est-ce que c’est un peu de ridicule pour un corps qui nous suit jusqu’au bout ?! Je ne dis pas que c’est facile d’appliquer tous ces conseils : le soir après une longue journée on préfère aller voir des amis et prendre un verre plutôt que d’aller se coucher, le matin on a plus envie de gratter des minutes de sommeil que de prendre le temps de s’échauffer. Et puis bon le renforcement musculaire qui aime ça ?! La clé (et je la cherche encore) c’est de trouver un équilibre entre garder le plaisir (et une vie sociale) et avoir une petite discipline !”

Marguerite est floricultrice à mi-temps et responsable du contenu chez FEVE. Vous pouvez la suivre sur intsagram (@marguerite.mls).

BioDemain
Avoir les bons outils ça aide aussi ! ©Samuel Bollendorff

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Les clés pour préparer son corps à la reconversion agricole !

Quelques conseils pour que votre corps soit aussi content que votre esprit à être dans les champs !

Se tester : si vous n’êtes que moyennement sportif·ve, la transition peut être violente. Prenez le temps de vous tester en woofing pour voir comment votre corps tient pendant quelques semaines puis quelques mois, ensuite faites une saison entière. Cela vous donnera une idée de ce que vous êtes capable de faire, les points que vous pouvez renforcer et les choses qui seront trop compliquées physiquement. Et là il existe des solutions : s’installer à plusieurs, repenser le système, etc. Mais ce n’est pas au cours de votre première année d’installation que vous pourrez faire toutes ces analyses, vous aurez d’autres choses en tête !

Préparer et s’occuper de son corps : des étirements quotidiens, boire suffisamment (parfois de l’eau avec du citron et du sel pour récupérer les nutriments perdus par la transpiration), renforcer les membres les plus sollicités (le dos, les genoux, les épaules) et bien dormir. Ces routines d’hygiène de base peuvent faire une grosse différence. Si vous ne graissez pas votre outil de travail, aucune chance qu’il tienne longtemps !

Bien s’équiper : un autre élément pour lequel l’investissement de base peut être onéreux mais peut tout changer à votre quotidien. Si vous allez travailler dehors dans des conditions compliquées de pluie ou de froid, les cirés vraiment imperméables, les sous-vêtements thermiques (pensez aux vieux Damart !, les chaussettes en mérinos) et autres joies techniques souvent chères mais durables sont vos amis ! Pas besoin d’avoir un matos dernier cri mais cherchez des marques fiables connues pour leur expertise dans ces domaines.

Penser ergonomie ! C’est la clé pour ne pas se bousiller des articulations ou le dos en portant des charges trop lourdes ou en effectuant des tâches répétitives. Réfléchir à des systèmes qui vous facilitent la tâche. Pour cela jeter un œil sur les groupes facebook agricoles ou sur le site de l’Atelier paysan, de nombreuses personnes partagent leurs bons plans ergonomie. Et il vaut mieux perdre du temps à un moment T pour créer des outils adaptés que vous bloquer le dos pendant trois semaines au moment des vêlages ou des plantations !

S’appuyer sur des spécialistes : ne pas hésiter à se trouver un·e ostéo ou un·e kiné ou autre praticien·ne à aller voir régulièrement (une fois par trimestre) en prévention. Considérez cela comme un investissement pour votre retraite !

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